Le gouvernement grec a pris la décision de vendre plusieurs dizaines d'îles inhabitées situées en Méditerranée afin d'éviter la faillite, ce malgré le nouvel accord trouvé récemment avec les créanciers de la Grèce.
La Grèce possède plus de 1.400 îles. En vendant quelques dizaines d'îles, dont la péninsule Lihnari (3 millions d'euros), les îles Gaia (3 millions d'euros) et Stroggilo (4,5 millions d'euros) et d'autres, le gouvernement espère gagner une somme qu'il utilisera afin d'amortir la dette grecque.
"Plus les Grecs introduisent de mesures d'austérité, plus ils vont aggraver leur situation (financière). Le déficit budgétaire va augmenter, ainsi que la tentation d'arrêter tout simplement de payer les dettes. Ces mesures provoquent une vague d'indignation et un sentiment de rejet parmi les Grecs. L'UE dit que l'application de ces mesures va améliorer la situation, que l'économie de la Grèce va se redresser, mais pour le moment elle ne cesse de s'approcher du précipice. Nous avons affaire à un système dysfonctionnel. Le mécontentement du peuple grec s'accroît aussi à cause du fait que des juristes malhonnêtes feignent de s'y connaître en économie, alors que tout ce qui se passe actuellement ne relève pas de l'économie", a fait remarquer M.Hudson dans une interview accordée à la chaîne de télévision RT.
La vente de dizaines d'îles inhabitées dans la Méditerranée atteste donc de l'extrême désespoir du gouvernement grec. Tous ceux qui rêvaient d'avoir leur propre île avec une eau pure et cristalline auront désormais la possibilité de réaliser leurs rêves, car certaines îles mises en vente ne coûtent pas plus cher qu'une maison à Londres.
Néanmoins, Michael Hudson doute que ces mesures puissent changer radicalement la donne.
"Ils peuvent vendre un millier d'îles, mais ils ne gagneront qu'un peu plus d'un milliard de dollars. Pour le budget d'un pays c'est une somme insignifiante. En outre, peu de gens souhaitent vivre sur une île inhabitée (…). Il y a encore un détail important — après la vente des îles, le gouvernement grec peut imposer une taxe foncière à leurs propriétaires. Cela réduit considérablement leur valeur de marché", a rajouté l'expert.
Le parlement grec a adopté jeudi une série de réformes exigées par les créanciers d'Athènes comme préalable à un nouveau plan d'aide, en dépit de plusieurs défections dans les rangs de la coalition de la gauche au pouvoir. De violentes manifestations ont eu lieu aux abords du parlement.
Afin d'obtenir entre 82 et 86 milliards d'euros sur trois ans, le gouvernement grec accepte d'augmenter les taxes, de mener une réforme des retraites, de mettre en œuvre des mesures d'austérité et d'organiser la privatisation des entreprises publiques.