L'Europe a considérablement sous-évalué les dépenses qu'elle devra assumer pour stabiliser la dette grecque, a indiqué le FMI dans un rapport publié mardi, qui présente une analyse mise à jour de la situation économique en Grèce.
Afin de sauver réellement ce pays et de redresser son économie, les pays européens devront aller plus loin qu'ils n'étaient prêts à le faire en signant l'accord de Bruxelles avec le gouvernement grec.
"La dette de la Grèce ne peut désormais être viable qu'avec des mesures d'allègement allant beaucoup plus loin que ce que l'Europe a envisagé de faire jusqu'à présent", constate le rapport du FMI.
Selon cette institution internationale, au cours des deux prochaines années, cette dette approchera les 200% du PIB grec contre un ratio d'environ 175% actuellement. Parmi les options proposées par le FMI figure un "délai de grâce" pendant lequel Athènes n'aura à payer aucune de ses dettes, pas même celles qu'il va contracter en recevant de nouveaux crédits. Une autre option consiste à effacer une grande partie de la dette grecque. Cependant, affirme le Fonds, с'est à l'Europe qu'il appartient de prendre la décision finale.
Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, a déclaré avoir été contraint de signer l'accord proposé par les créanciers, car à défaut, la Grèce serait obligée de quitter la zone euro. Il a dans le même temps avoué qu'il ne croyait pas au succès.
"J'assume mes responsabilités pour toute erreur que j'ai pu commettre, j'assume la responsabilité pour un texte auquel je ne crois pas, mais je l'ai signé pour éviter un désastre au pays", a déclaré M. Tsipras dans une interview à la télévision publique grecque Ert.