Le 14 juillet, les six médiateurs internationaux — Russie, USA, Chine, France, Royaume-Uni, Allemagne — ont trouvé un terrain d'entente avec l'Iran sur la levée progressive des sanctions internationales de l'Onu et des sanctions unilatérales de l'UE et des USA contre ce pays, en échange d'une réduction contrôlée du programme nucléaire iranien.
Parmi les nombreuses conséquences de cette décision: le prochain retour du pétrole iranien sur le marché mondial. L'annulation imminente des sanctions a fait chuter le baril de presque 2% dans les heures qui ont suivi cette annonce. Mais on ignore si le retour de l'Iran sur le marché mondial fera encore s'effondrer les tarifs.
Pour l'Iran, exporter son pétrole est très difficile aujourd'hui. L'UE a interdit en 2012 à ses membres d'en acheter et les USA ont pris cette décision dès la fin des années 1980. Ils ont même adopté des sanctions supplémentaires contre les autres pays osant le faire.
Jusqu'au milieu de l'année 2012, l'Iran livrait son pétrole à 21 pays, exportant jusqu'à 2,5 millions de barils par jour (informations de 2011).
En 2013, les sanctions occidentales ont été assouplies vis-à-vis des exportations pétrolières iraniennes. La Chine, l'Inde, le Japon, la Corée du Sud, la Turquie et Taïwan ont été autorisés à acheter du pétrole iranien à des quantités limitées. Selon le ministère américain de l'Énergie, l'Iran fournissait alors en moyenne 1,4 million de barils sur le marché mondial.
Il est encore difficile de prédire les conséquences à long terme de l'annulation de l'embargo pétrolier. Dans le meilleur des cas, les exportations pétrolières libres de pétrole iranien commenceront début 2016, essentiellement dirigées vers les pays d'Asie du Sud-Est. Mais Téhéran espère que l'UE rétablira ses achats également, estime Alexeï Kokine, analyste de la banque Uralsib.
Les experts occidentaux sont convaincus que l'Iran pourra fournir jusqu'à 500 000 barils par jour sur le marché mondial immédiatement après la levée des sanctions. C'est également ce qui a été annoncé par le ministre iranien du Pétrole Bijan Zangeneh.
Selon Mikhaïl Kroutikhine, partenaire de la société RusEnergy, l'apparition sur le marché de 0,5-1 million de barils par jour pourrait faire baisser le prix du baril à 45 dollars.
En revanche, la situation actuelle sur le marché pourrait empêcher un retour triomphal de l'Iran. On constate en effet un important excès de l'offre, combinée à une réduction de la demande pétrolière globale à cause de la faible croissance économique mondiale. De plus, fin juin-début juillet, la Chine a vécu un crash boursier, qui risque de ralentir sérieusement l'économie chinoise, principale locomotive de l'économie mondiale.