« Cette proposition comporte fondamentalement un nouveau programme d'austérité, de contre-réforme et de privatisation, elle n'aurait pas dû être votée au Parlement », expliquent 15 députés grecs dans une lettre ouverte au Comité central du pays.
En réalité, la pilule ne passe pas du côté de nombreux parlementaires européens. Georges Gastaud, professeur de philosophie, militant communiste, interrogé par radio Sputnik, s'oppose au soi-disant compromis: « C'est une terrible défaite pour le peuple grec et la mise en tutelle de la Grèce. L'Union européenne veut humilier la Grèce et ne lui faire aucune concession sérieuse. Le problème de tous les pays de l'Europe, sauf l'Allemagne, est qu'ils ont perdu leur indépendance. Je ne compte pas sur François Hollande, qui cède toujours à Angela Merkel au dernier moment, je compte sur les peuples qui doivent comprendre que, malheureusement, on ne peut pas traiter avec l'Union européenne. »
François Asselineau pousse l'idée de politisation de la monnaie unique plus loin. Il pointe du doigt la vraie personne qui, à son avis, a réglé l'affaire grecque — le secrétaire au Trésor américain, Jacob Lew, qui est en contact permanent avec M. Tsipras, avec la Banque centrale européenne, avec Jean-Claude Juncker, avec Angela Merkel. « La monnaie européenne a été inventée par les Etats-Unis, ce que confirment les documents secrets défense déclassifiés par l'administration américaine, en l'été 1965. Ce sont les Etats-Unis qui, au moins depuis 50 ans, essayent d'avoir une monnaie européenne. C'est très important pour eux parce que si la Grèce était sortie de l'euro, c'est l'ensemble de l'échafaudage d'asservissement qu'ils ont mis en place depuis la fin de la Seconde guerre mondiale qui risquerait de s'effondrer. C'est un sujet de nature géopolitique américaine et non pas un sujet de nature financière. »
Enivrés par leur victoire sur un peuple à genoux, les dirigeants de la zone euro risquent d'aggraver le bilan, aussi négatif pour les vainqueurs que pour les vaincus. Tandis qu'il n'y a qu'un seul acteur, le gagnant « suprême » de l'affaire, qui tirera son épingle du jeu…