Le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a reçu de nouvelles propositions de la Grèce, envoyées par le ministère grec des Finances et portant sur des réformes en échange de l'aide financière. Cette lettre doit être envoyée aux ministres des Finances de la zone euro. Simultanément, ce document doit passer devant le parlement grec. Le gouvernement du pays est persuadé que les mesures proposées à l'Eurogroupe sont indispensables pour arriver à un accord avec les créanciers et seront approuvées par le parlement grec. Ce dernier ainsi que les dirigeants de la zone euro vont étudier dès vendredi matin ces propositions de réformes.
D'après le porte-parole de Syriza, Nikos Filis, le document comprend d'importantes mesures. "Mais dans ce cas-là ce sont les riches qui vont payer", a-t-il précisé à l'antenne de la chaîne de télévision Mega.
Dans le contexte où la hausse de la TVA était la question du désaccord principal entre la Grèce et ses créanciers, le gouvernement d'Alexis Tsipras accepte "un système unifié du taux de TVA à 23%, incluant aussi la restauration", qui jusqu'ici était à 13%. Pour les produits de base, l'électricité et les hôtels, la TVA reste à 13% et à 6% pour les médicaments, livres et places de théâtre.
Dans le même temps, le gouvernement propose également la suppression des avantages fiscaux pour les îles (soit la réduction de 30% de la TVA appliquée depuis plusieurs années), à commencer par les îles les plus riches et touristiques, comme le souhaitaient les créanciers. L'âge du départ à la retraite est fixé à 67 ans, ou 62 ans avec 40 annuités travaillées et sera relevé graduellement d'ici à 2022. Le gouvernement propose également une série de mesures pour lutter contre l'évasion fiscale et la réorganisation du système de collecte des impôts.
Paul Mason, le rédacteur économique de Channel 4 News, estime que les créanciers doivent accepter les propositions de la Grèce. "Quand les grecs ont proposé un programme de réformes permettant d'économiser 8 milliards d'euros, l'UE lui a envoyé dans les gencives. Actuellement, on parle de 13 milliards d'euros d'économies. Si Merkel ne l'accepte pas, s'en est fini de l'euro", a-t-il martelé.