"Le diffuseur du Kremlin ne va pas disparaitre des ondes tout de suite", c'est le titre d'un article publié dans un journal polonais Rzeczpospolita le 7 juillet.
Radio Hobby diffuse les émissions de Sputnik durant une heure par jour (de 20h00 à 21h00 heure locale) en vertu d'un contrat signé, il y a trois ans avec La Voix de la Russie. Radio Hobby, qui est menacée d'être déchue de sa licence de diffusion, est censé défendre ses intérêts devant un tribunal.
L'ex-président de Radio Hobby, Piotr Fogler, s’interroge sur cette situation du moins étrange. Dans sa lettre ouverte au Conseil national polonais de radio et de télévision (KRRiT), M. Fogler pose une question directe: "Est-ce que la station aurait des problèmes si elle diffusait des émission de la BBC?". Dans les couloirs, on lui a expliqué que c'était une question politique.
Le professeur Stanislas Pientek, spécialiste dans le droit des télécommunications estime que les chances devant un tribunal dépendront des clauses du contrat de licence, car les contrats peuvent être très différents en fonction des différentes stations locales. Pour le moment, la seule certitude est que la radio Sputnik ne va pas disparaître tout de suite. Après la prise de décision du conseil, la station a le droit de demander une révision de la décision. Le Conseil aura alors de un à deux mois pour adopter une nouvelle décision. 30 jours supplémentaires sont nécessaires pour l'appel devant le tribunal administratif qui pourrait suspendre la décision du Conseil national de radio et de télévision. En gros, la procédure va durer plusieurs mois explique le professeur Pientek. Même si les émissions de la radio Sputnik ne seront plus diffusées à Legionowo, elles seraient toujours disponibles sur Internet, sur le site de l'agence Sputnik.
"Nous collaborons avec les russes pour la cinquième année consécutive et jusqu’à maintenant personne n’a rien eu à redire de ce partenariat. Il n'a pas reçu d'avis négatifs de la part des auditeurs. Au contraire, il y a eu de nombreuses lettres de soutien, car nous sommes pour la démocratie et désirons avoir des points de vue différents", souligne le fondateur de Radio Hobby Paweł Kubalski.
"On veut nous coller une étiquette, mais les citoyens ordinaires n'ont jamais fait ça. Les émissions diffusées, car je les écoute toutes avant de les mettre en diffusion, ne contiennent pas de réflexions anti-polonaises ou anticatholiques sur lesquelles un patriote et un catholique dévoué aurait vite réagi. Pourtant, on parle beaucoup de la coopération culturelle entre la Pologne et la Russie, ce qui est magnifique", explique M. Kubalski.
"Souvenez-vous, à la veille de la guerre en Irak, la BBC et d'autres chaines ont diffusé une information fausse sur les armes de destruction massive que l'Irak a prétendument possédées. Ce mensonge a été repris par plusieurs médias et personne n'a rien dit contre", remarque le journaliste britannique Tony Gosling. "Il paraît que nos médias et nos autorités ne comprennent pas à quel point il est important de protéger la liberté d’expression pour que le peuple vous supporte. Si vous commencez à prohiber la diffusion des médias internationales, les gens interpréteront vite que le gouvernement décide pour nous ce que nous allons regarder ou écouter".
Et si on se rappelle en plus, combien de fois les gens ont blâmé la Russie de faire pareil on n'a qu'à hausser les épaules.
Il apparait donc que toutes les déclarations sur la liberté d’expression ne concernent que ceux qui respectent la ligne éditoriale directrice de l'Occident.