Selon Mme Kortchinskaya, appeler la Fédération russe "la Russie" n'est qu'un "rappel agressif aux citoyens ukrainiens de la précarité de la structure étatique ukrainienne", voire une atteinte à la souveraineté ukrainienne, annonce RIA Novosti.
Celui qui commet une telle maladresse, par manque d'habitude, atteinte aussi à l'entité territoriale de l'Ukraine, ainsi qu'à son intégrité. L'explication serait simple comme bonjour: la Russie est le nom historique du territoire sur lequel est située l'Ukraine, et ne peut donc pas être un synonyme officiel de la Fédération de Russie.
"De nombreuses sources historiques indiquent que "Russie" ou "Rus'" sont des mots ne pouvant designer que le territoire contemporain de l'Ukraine, et surtout pas celui du pays-agresseur", lit-on dans une note explicative de la proposition de loi, également publié sur le site officiel de la Rada suprême d'Ukraine (Conseil suprême d'Ukraine).
Malgré les protestations d'historiens, les autorités ukrainiennes ont déjà tenté à plusieurs reprises de justifier l'hérédité entre la Rus' de Kiev et l'Ukraine. Les historiens ont beau rappeler le fait bien connu depuis longtemps que c'est bien la Rus' de Vladimir et ensuite la Rus' de Moscou qui sont héritières de la Rus' de Kiev, ce rappel incessant ne change rien à ce projet, car "l'adoption de la loi contribuera à la protection des intérêts nationaux de l'Ukraine ainsi que du patrimoine historique et culturel du pays et l'indépendance de l'Ukraine".
Ainsi, lundi, Kiev a présenté un nouvel atlas historique ukrainien publié dans l'édition "Mapa", qui dévoile l'histoire de trois millénaires du pays. "Il ne faut pas oublier que l'histoire de l'Ukraine, c'est 3.000 ans, et 1.000 avant, c'est la préhistoire", a expliqué Vitali Otrostchenko, membre de l'institut de l'archéologie ukrainien.
En revanche, ce nouvel atlas ne laisse pas place au doute: dans une dizaine d'années, il y aura moins d'historiens s'opposant à l'hérédité indéniable entre la Rus' de Kiev et la Russie.
En attendant l'adoption de ladite loi, la russophobie devient telle qu'on a déchiré 15 drapeaux bulgares qui flottaient dans le centre de Kiev suite à la visite du président bulgare Rossen Plevneliev dans la capitale ukrainienne. Pourtant le conseil municipal a assuré que les malfaiteurs avaient agi par erreur et qu'ils avaient juste confondu le drapeau bulgare avec le drapeau russe.
Cependant, avec l'adoption de la loi, il sera plus facile de se rappeler que si quelque chose ressemble à la "Russie", cela peut être l'Ukraine ou encore le drapeau bulgare.