Chaque jour Arseni Iatseniouk fait des déclarations retentissantes: il confond les agresseurs et les libérateurs, s'en prend aux médias indésirables, met en place les standards de l'OTAN, introduit et annule les règles de privatisation. Le maire de Kiev Vitali Klitchko est peu bavard, mais ses rares propos sont toujours savoureux. Il suffit de rappeler sa remarque qui frappe par la profondeur de la pensée: « Pour que l'eau froide devienne chaude, il faut la chauffer ». Sur le web, les vidéos avec les meilleurs perles dans les discours du maire de la capitale ukrainienne jouissent invariablement d'une grande popularité.
En Allemagne, soucieux de faire un compliment aux Allemands, il est allé jusqu'à présenter l'Union soviétique comme agresseur et principal coupable du début de la Seconde guerre mondiale et l'Allemagne, comme victime de l'Union soviétique. Il a tout mis sens dessus dessous.
Le maire de Kiev lutte pour ses propres intérêts. En dépit des décisions justes qu'il a prises au poste de maire, il est devenu une sorte de Jen Psaki ukrainienne. Mais cette renommée ne l'empêche pas de garder le poste de maire. Il est en lien avec d'importants promoteurs immobiliers qui bénéficient de l'accès de Klitchko à des ressources administratives et dont les chantiers se trouvent dans les meilleurs quartiers de Kiev où les travaux sont parfois interdits. En ce qui concerne la gestion de la ville, l'ancien boxeur a trouvé l'unique solution juste, ajoute Viktor Pirojenko:
En voilà un exemple parlant de ces tentatives. Vladimir Bondarenko, responsable pour la culture à la mairie de Kiev, a proposé de démanteler l'Arc de l'Amitié des peuples (le monument symbolisant la réunification de la Russie et de l'Ukraine) érigé en 1982 et d'en faire des broches. Celles-ci devraient évidemment servir à faire rôtir des brochettes de viande lors d'une grande fête que les autorités proposent aux Ukrainiens de célébrer au niveau national le 9 mai. La Rada prépare intensivement un projet de loi sur la célébration le 9 mai du 125e anniversaire de Kirill Osmak. Celui-ci est connu comme personnalité en vue de l'Organisation des nationalistes ukrainiens de Stepan Bandera et compagnon de lutte du chef de l'Armée insurrectionnelle ukrainienne Roman Choukhevitch.