Les exemples ici abondent, depuis les déclarations des hiérarques de l'Union européenne (les Juncker, Schulz et autres) jusqu'aux pressions faites par les entreprises grecques, en passant bien entendu par la pression la plus importante, et la plus significative, celle de la Banque Centrale européenne qui a coupé l'accès au compte Target2 des entreprises grecques, les empêchant de commercer avec l'étranger. On est en train d'étrangler la Grèce, en la privant de liquidités, et ce au moment même ou le FMI reconnaît le bien-fondé des positions défendues par le gouvernement d'Alexis Tsipras.
1. La position, tant de l'Eurogroupe que de la Commission européenne, ou du Conseil européen, vis-à-vis du gouvernement grec n'a nullement été fondée sur un constat économique mais elle a toujours procédé d'un parti-pris politique.
En effet, il était clair que les demandes de restructurations que le gouvernement grec a présenté sans relâche depuis le mois de février dernier de la dette étaient fondées. De nombreux économistes l'ont écrit. Même le FMI l'a récemment reconnu. Il est aujourd'hui évident que cette restructuration devra avoir lieu, et que le plus tôt sera le mieux.
2. L'Eurogroupe, qui est l'instance assurant le pilotage de l'Union Economique et Monétaire, que l'on appelle la « zone Euro » n'a pas hésité à violer les règles tacites de fonctionnement établies depuis maintenant des décennies que ce soit du temps du « Marché Commun » ou de celui de l'Union européenne. De ce fait elle a commis ce qui peut être caractérisé comme un « abus de pouvoir ».
3. On peut en déduire que l'Euro n'est pas une monnaie, ni même un projet économique, mais qu'il est un mode de gouvernement qui vise à imposer les règles du néo-libéralisme contre l'avis des peuples.
4. Ces comportements signifient la fin des illusions en ce qui concerne la possibilité d'aboutir à un « autre Euro » ou de « changer l'UE ».
5. Les erreurs stratégiques de Syriza pèsent alors lourd, même si la manière dont la négociation a été menée est digne d'éloge.