Ainsi, Kiev remplit bien ses engagements pris dans le cadre des accords de Minsk signés en février dernier. Mais à en juger par la réaction de la Commission de Venise au sujet de ces amendements, la partie ukrainienne semble agir comme si les républiques autoproclamées de Donetsk (DNR) et de Lougansk (LNR) n'existaient plus pour elle.
En effet, les experts européens ont globalement approuvé la réforme administrative préconisée par Porochenko, impliquant l'abandon de l'héritage administratif soviétique — les districts, et le passage aux "gromada", "povet" et "régions", en instaurant la fonction de "ouriadnik" au lieu de celle de chef de l'administration publique locale. Cependant, ils ont immédiatement noté que Porochenko s'était accordé des pouvoirs excessifs, par exemple pour la dissolution des élus des conseils municipaux et de leurs dirigeants.
"L'Europe a fait comprendre à Kiev, le plus délicatement possible, qu'il profanait et ignorait les accords de Minsk. Il a été rappelé que les propositions pour la décentralisation devaient être convenues avec Donetsk et Lougansk. Ce n'est pas le cas en pratique et les experts européens l'ont également noté", explique le politologue de l'Agence des communications stratégiques Oleg Bondarenko.