Arménie: une drôle de crise

Les actions de protestation qui ont pris des proportions particulièrement importantes à Erevan ont débuté en Arménie en réponse à la décision des autorités d'augmenter de près de 17% les tarifs de l'électricité.

Le 23 juin, la police a dispersé la manifestation en utilisant des canons à eau. Les forces de l'ordre ont alors expliqué que le rassemblement n'était pas autorisé et qu'avant d'intervenir, les policiers avaient négocié avec les manifestants pendant plus de 10 heures en leur demandant de débarrasser l'avenue Bagramian, principale artère d'Erevan.

Les actions de protestation ont repris le jour suivant et se poursuivent toujours. Selon les manifestants, elles revêtent un caractère exclusivement pacifique. La police ne manifeste, elle non plus, aucune intention de disperser de nouveaux les protestataires.

Selon les médias locaux, le premier ministre arménien, Ovik Abramian, a déclaré que les manifestants n'obtiendraient rien s'ils continuaient à bloquer le centre-ville, et le ministre de l'Energie, Ervand Zakharian, a pour sa part fait savoir que la décision d'augmenter les tarifs de l'électricité ne serait pas annulée.

Cependant, a ajouté M. Abramian cité par l'agence News-Armenia, le gouvernement accordera des aides aux familles ayant des revenus modestes pour compenser la majoration des tarifs.

"Les aides supplémentaires atteindront 24.000 drams (50,7 dollars) par famille et par an, soit 2,5 millions de drams (5,3 millions de dollars) pour l'ensemble de l'Arménie", a indiqué le premier ministre.

D'après lui, une famille arménienne moyenne consomme 200 kW d'électricité par mois, si bien que les dépenses supplémentaires de chaque foyer atteindront 1.400 drams — soit 3 dollars — par mois, ce qui n'est pas beaucoup.

Selon M. Abramian, le gouvernement songe également à la façon d'empêcher la hausse des prix qui pourrait résulter de la majoration des tarifs de l'électricité. A cet effet, il a appelé la Commission nationale pour la protection de la concurrence économique à contrôler les sociétés productrices de biens de consommation pour les dissuader d'augmenter les prix.