La révélation des "écoutes" réalisées par le gouvernement américain en France, et dont trois présidents de la République auraient été victimes, soulève une émotion considérable, mais aussi convenue. La France, dès la fin des années 1990, était désignée par des responsables américains comme un "adversaire stratégique".
Le point ici le plus scandaleux n'est pas tant l'action du gouvernement américain, qui était prévisible, que l'appui qu'il a reçu pour atteindre ses objectifs de la part du gouvernement allemand. Cela soulève un problème majeur dans le fonctionnement du "couple" franco-allemand. On peut penser que ce "couple", en réalité, n'a existé que dans l'esprit de certains hommes politiques français. C'est peut-être là la révélation la plus dérangeante dans ce scandale des écoutes.
Ces pratiques d'écoutes auront nécessairement des conséquences importantes sur les relations entre la France et les Etats-Unis, peut-être pas dans l'immédiat, mais certainement à terme. On peut penser à une rupture des négociations sur le traité transatlantique de libre-échange (TAFTA).