"C'est un diplomate expérimenté, il parle couramment russe. Nous le connaissons bien et lui souhaitons beaucoup de succès", a commenté le représentant permanent de la Russie à l'Onu, Vitali Tchourkine. Hier, cette connaissance de la langue a bien servi à M. Sajdik lors de son entretien avec les représentants de Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, Denis Pouchiline et Vladislav Deïnego.
Cependant, le travail des quatre sous-groupes du Groupe de contact avance lentement et n'empêche pas les parties de s'échanger des accusations ni d'attaquer les initiatives des autres. Ainsi, à la veille de la réunion d'hier à Minsk, le président ukrainien Petro Porochenko a proposé de créer un cinquième sous-groupe pour le contrôle de la frontière russo-ukrainienne. "Tous les jours, Porochenko a de nouvelles idées qui n'ont rien à voir avec les accords de Minsk. Il faut discipliner nos partenaires ukrainiens et les obliger à respecter ce qui a été convenu en février à Minsk", a répondu au président ukrainien le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Grigori Karassine.
Un accord a également été trouvé pour préparer un "projet pilote" afin de rétablir l'approvisionnement en eau dans la République de Lougansk, témoigne Vladislav Deïnego, représentant de l'entité autoproclamée. Sur le plan politique, les participants n'ont pas fait de progrès ni sur la question du statut particulier du Donbass ni sur les élections locales sur le territoire des républiques autoproclamées.
Hier, Paris accueillait une nouvelle rencontre ministérielle au "format Normandie", où Moscou était représenté par Sergueï Lavrov. À la veille de la réunion Alekseï Matveïev, directeur du Département de la politique et des communications du Ministère ukrainien des Affaires étrangères, a fixé comme principal objectif "une analyse de la mise en œuvre des 13 dispositions des accords de Minsk".
"Aucune des parties ne rejette formellement l'idée d'une réforme constitutionnelle de l'Ukraine, qui prévoit la décentralisation et un statut particulier pour certaines régions. Mais cette thèse est attaquée par les radicaux des deux côtés", affirme Sergueï Outkine. Selon l'expert, "les principales victimes de l'échec des négociations et les principaux gagnants, si elles aboutissaient, ne seraient pas les USA, l'Allemagne ou la France, mais l'Ukraine et la Russie".