Négociations sur le Donbass: un nouvel acteur entre en scène

© REUTERS / Vasily FedosenkoHeidi Tagliavini y emisario de la OSCE para Ucrania, Martin Sajdik
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La mise en œuvre des accords de Minsk pour la paix en Ukraine a reçu une nouvelle impulsion lors de la réunion du Groupe de contact tripartite sur le Donbass: le nouveau représentant de l'OSCE, Martin Sajdik, a participé à ces discussions après la démission d'Heidi Tagliavini.

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La mise en œuvre des accords de Minsk pour la paix en Ukraine a reçu une nouvelle impulsion lors de la réunion du Groupe de contact tripartite sur le Donbass: le nouveau représentant de l'OSCE, Martin Sajdik, a participé pour la première fois à ces discussions après la démission d'Heidi Tagliavini — également présente à cette réunion pour lui transmettre le dossier.

"C'est un diplomate expérimenté, il parle couramment russe. Nous le connaissons bien et lui souhaitons beaucoup de succès", a commenté le représentant permanent de la Russie à l'Onu, Vitali Tchourkine. Hier, cette connaissance de la langue a bien servi à M. Sajdik lors de son entretien avec les représentants de Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, Denis Pouchiline et Vladislav Deïnego.

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"C'est par la dynamique des négociations au sein du Groupe de contact qu'on peut évaluer la viabilité des accords de Minsk, explique Sergueï Outkine du Centre d'analyse situationnelle de l'Académie des sciences de la Russie. Selon lui, le représentant de l'OSCE est "un médiateur qui peut accompagner les acteurs du conflit vers une attitude plus tolérante, et leur proposer les formulations nécessaires. Mais la responsabilité d'élaborer un compromis repose sur Kiev, Moscou, Donetsk et Lougansk".

Cependant, le travail des quatre sous-groupes du Groupe de contact avance lentement et n'empêche pas les parties de s'échanger des accusations ni d'attaquer les initiatives des autres. Ainsi, à la veille de la réunion d'hier à Minsk, le président ukrainien Petro Porochenko a proposé de créer un cinquième sous-groupe pour le contrôle de la frontière russo-ukrainienne. "Tous les jours, Porochenko a de nouvelles idées qui n'ont rien à voir avec les accords de Minsk. Il faut discipliner nos partenaires ukrainiens et les obliger à respecter ce qui a été convenu en février à Minsk", a répondu au président ukrainien le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Grigori Karassine.

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L'implication des organisations internationales telles que la Croix-Rouge au processus de sortie de crise a aussi été abordé à Minsk. Selon les participants de la rencontre, le CICR pourrait contribuer aux négociations sur la libération des prisonniers et faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire dans le Donbass.

Un accord a également été trouvé pour préparer un "projet pilote" afin de rétablir l'approvisionnement en eau dans la République de Lougansk, témoigne Vladislav Deïnego, représentant de l'entité autoproclamée. Sur le plan politique, les participants n'ont pas fait de progrès ni sur la question du statut particulier du Donbass ni sur les élections locales sur le territoire des républiques autoproclamées.

Hier, Paris accueillait une nouvelle rencontre ministérielle au "format Normandie", où Moscou était représenté par Sergueï Lavrov. À la veille de la réunion Alekseï Matveïev, directeur du Département de la politique et des communications du Ministère ukrainien des Affaires étrangères, a fixé comme principal objectif "une analyse de la mise en œuvre des 13 dispositions des accords de Minsk".

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Une nouvelle vague d'activité diplomatique a été lancée dans le contexte de l'aggravation de la situation dans le Donbass. L'analyste politique ukrainien Viktor Oukolov, proche du président Porochenko, a déclaré que "si l'on n'arrivait pas à se mettre d'accord dans le cadre des formats existants (le groupe de contact de l'OSCE, le "format Normandie"), il faudrait recommencer le processus avec une participation plus active des USA". Certains politiciens ukrainiens sont prêts à des mesures encore plus radicales. "Le format de Minsk est devenu obsolète, il ne fonctionne plus. Après Minsk-1 et Minsk-2, nous sommes prêts à passer à Minsk-3, c'est-à-dire, au blocage des territoires qui ne sont pas contrôlés par l'Ukraine", a affirmé le député Igor Popov, du Parti radical.

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Les républiques autoproclamées sont également prêtes à rejeter les accords de Minsk. "Il y a deux options: soit les accords conduisent à des élections, soit elles auront lieu sans la participation de l'Ukraine", déclare le chef de l'administration du leader de la République autoproclamée de Donestk, Maksim Leshchenko.

"Aucune des parties ne rejette formellement l'idée d'une réforme constitutionnelle de l'Ukraine, qui prévoit la décentralisation et un statut particulier pour certaines régions. Mais cette thèse est attaquée par les radicaux des deux côtés", affirme Sergueï Outkine. Selon l'expert, "les principales victimes de l'échec des négociations et les principaux gagnants, si elles aboutissaient, ne seraient pas les USA, l'Allemagne ou la France, mais l'Ukraine et la Russie".

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