A partir du 22 juin, la Bank of China participera aux enchères électroniques qui ont lieu deux fois par jour et qui seront réalisées via un nouveau système électronique (LBMA) remplaçant le "fixing" de Londres.
La Bank of China devient ainsi la première banque asiatique à prendre part à la formation du prix sur le marché de l'or, s'ajoutant aux sept autres banques qui en sont chargées: Barclays, Goldman Sachs, HSBC, JPMorgan, The Bank of Nova Scotia — ScotiaMocatta, Société Générale et UBS.
La Chine est un marché en pleine croissance, mais dans la mesure où celle-ci est graduelle et discrète, elle ne risque pas d'effrayer les marchés internationaux. Et ce sera le cas avec l'or. Il n'y a aucune intrigue: la Chine est l'un des plus grands producteurs d'or dans le monde. Selon des données de Bloomberg Intelligence, la People’s Bank of China aurait triplé ses réserves d’or, depuis sa dernière annonce en avril 2009, à plus de 3150 tonnes métriques, ce qui ferait de la Chine le deuxième plus gros détenteur d'or, derrière les États-Unis (8 133,5 tonnes).
Pourtant, les statistiques des réserves d'or de la Chine sont aujourd'hui fermées. Simona Gambarini, analyste de Capital Economics à Londres, suppose que la participation de la Bank of China dans le "fixing" mondial d'or rendra la politique chinoise plus transparente dans ce domaine.
"Cela n'est pas tellement important pour le marché jusqu’à ce que les réserves se répandent activement, mais au cours des prochaines décennies, la Chine ne va pas le faire. Ses réserves ont une dimension abstraite et n'influencent pas le marché", explique Sergueï Khestanov.
La politique des prix est déterminée par le marché libre. Et pourtant, la participation des réserves d'or chinoises influence la politique mondiale du marché de l'or, les prix sur l'or, ainsi que les institutions qui en sont chargées et leur travail.
Selon les spécialistes, l’inclusion de la Bank of China indique le début du déplacement du centre de gravité de la détermination du cours de l’or vers l’Orient.