D'après l’édition, la France et l'Allemagne se sont opposées à la proposition de Washington, soumise à la discussion lors d’une réunion des ministres de la Défense des pays de l'Otan en février.
Der Spiegel indique que les États-Unis expliquent cette mesure par la violation présumée du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) de la part de la Russie. Cependant, l'Europe considère que la violation du Traité n'est pas prouvée.
D'après le Spiegel, Berlin redoute que l'Europe ne se retrouve au cœur du nouveau conflit entre l’Est et l'Ouest. Les dirigeants allemands sont également préoccupés par l'intention des États-Unis d’installer de nouvelles unités militaires américaines sur le territoire de l'Europe de l'Est pour se protéger contre une éventuelle agression russe.
Le Spiegel rapporte également que Service fédéral allemand de renseignement (BND) ne constate pas d’accroissement du niveau de menace de la part de Moscou. Guido Müller, le chef adjoint du BND, a même qualifié les déclarations du président russe Vladimir Poutine sur la reconstitution de l'arsenal nucléaire du pays de "show propagandiste". M. Müller aurait également affirmé que le BND était informé des projets de Moscou visant à moderniser ses forces militaires et doutait de leur réussite.
La revue estime que Washington n'est pas prêt à un affrontement ouvert avec Moscou, c'est pourquoi seules quelques unités seront envoyées dans les pays situés aux frontières de l'Otan. Le gros des troupes et quelques centaines de chars seront déployés près de Grafenwöh, en Bavière.
Début juin, Associated Press a dévoilé l’intention de l'administration US de déployer des missiles terrestres en Europe afin de contrer le potentiel nucléaire russe.
Peu après, le président russe a déclaré que la Russie allait se doter cette année de 40 missiles intercontinentaux (ICBM) supplémentaires "capables de franchir les systèmes antimissiles les plus sophistiqués".
Pourtant, lors du Forum économique de Saint-Pétersbourg, M. Poutine a souligné, que "la rhétorique hostile entre la Russie et les États-Unis ne signifie pas que le monde fait face à la menace croissante d'un conflit nucléaire".