Le 22 juin risque de marquer le point de non-retour entre la Grèce et ses créanciers, en effet, un nouveau sommet européen extraordinaire consacré à la Grèce se tiendra à Bruxelles ce jour. Les dirigeants des pays membres de l'UE effectueront une dernière tentative pour prévenir la faillite grecque qui semble de plus en plus inévitable.
La semaine dernière, les Grecs ont commencé à retirer de l'argent de leurs comptes bancaires à une vitesse record (au total il s'agit d'un montant de 5 milliards d'euros), ce qui a amené la Banque centrale européenne à injecter en urgence près de 1,75 milliards d'euros dans le système financier.
Pour l'Europe, la seule solution possible reste l'application des mesures de rigueur. La Grèce pour sa part refuse la politique d'austérité, et non sans raison.
"Nous ne voulons pas poursuivre la politique d'austérité, c'est un poison mortel pour nous. De nouvelles mesures de rigueur entraînent une récession qui est, à son tour, suivi par une nouvelle vague de chômage, et là on renforce encore ces mesures. C'était le cas ces cinq dernières années. Et cela ne fonctionne pas, nous avons besoin de quelque chose d'autre", a annoncé Georges Katrougalos, ministre grec de la Réforme administrative, dans une interview accordée à la chaîne de télévision russe Russia Today (RT).
Actuellement, Athènes est en train d'élaborer un nouveau plan envisageant certaines concessions qui seront faites aux créanciers.
La Grèce est prête au dialogue avec ses partenaires, mais elle n'a pas l'intention de prendre un chemin qui n'amènera de toute évidence rien de positif pour le peuple grec, a fait remarquer M. Katrougalos.
"Nous désirons arriver à un accord juste, ce qui sous-entend le refus de la politique d'austérité. Nous ne voulons pas que toute la charge soit une fois de plus assumée par les couches de la société les plus démunies et les plus vulnérables. Nous avons besoin de mesures sociales justes", a souligné le ministre.
"Nous avons donné un signal fort à nos partenaires et aux organisations en présentant une proposition qui pourrait convenir à tous. Si elle est acceptée, elle peut contribuer au règlement de la crise grecque une fois pour toutes", a précédemment déclaré le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis.
Pourtant, l'UE refuse toute proposition en considérant que c'est le gouvernement grec qui est pleinement responsable d'une situation économique critique susceptible de mener à la faillite et à la sortie de la Grèce de la zone euro.
"J'estime qu'aucun plan efficace et crédible ne nous a été présenté", a fait remarquer le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem.
"Nous attendons des contrepropositions constructives de la part du gouvernement grec. Pour l'instant, elles n'ont pas été faites", a poursuivi Pierre Moscovici, Commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, à la Fiscalité et à l'Union douanière.
Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international, a, pour sa part, espéré que "les autorités grecques utiliseront les quelques jours à venir afin d'élaborer des mesures concrètes et tangibles".