« Les grandes compagnies, multinationales ou domestiques, n'investissent dans la charité ni pour leurs clients ni pour leurs employés: soit elles en font un élément de leur responsabilité en tant que compagnie, soit elles veulent se montrer en bon citoyen et faire part de la société civile.
En ce qui concerne les investissements en période de crise, je voudrais en distinguer deux types. On est, d'abord, dans une crise économique. Les compagnies doivent se poser la question si elles peuvent continuer à soutenir les organisations comme le CICR. Ce sont donc des questions financières qui se posent.
Que ce sont dans le Donbass ou au Proche-Orient, les besoins humanitaires vont croissant. Chaque année, le CICR est obligé d'augmenter ses opérations en faveur des victimes qui sont affectées, ce qui entraîne des budgets qui accroissent. On voit qu'il y a de plus grandes contributions d'Etats et d'individus, de compagnies qui veulent soutenir l'action d'une organisation neutre, indépendante qui ne s'occuppe pas de la politique.
Le CICR a un budget opérationnel de près de 1,5 milliards de francs suisses par an. Entre 40 et 50 millions sont des contributions d'individus et de compagnies. Nous sommes très reconnaissants, mais avec cette somme ne suffit pas.
La répartition de financements entre les régions qui en ont besoin est un sujet très douloureux. Il y a des conflits qui ne sont pas tous les jours dans les médias et qui risquent d'être oubliés dans le monde. Tous ceux qui s'engagent dans le soulagement des effets de ces conflits se heurtent à un manque d'intérêt à contribuer financièrement à ces opérations dans les conflits oubliés. »
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