Malgré la crise ukrainienne et les appels des Etats-Unis à boycotter la rencontre, quelques 7.000 représentants du pouvoir, hommes d'affaires russes et étrangers sont venus dans la capitale du Nord en vue de mener un dialogue constructif sur la coopération. Plus de 200 chefs d'entreprise de 66 pays ont confirmé leur participation à quelques 72 événements. La signature de près de 65 accords internationaux est attendue. C'est un véritable succès pour la Russie, constatent les organisateurs.
Ainsi, Washington a atténué sa position sur la participation d'entreprises américaines au Forum et a de facto autorisé les top-managers de se déplacer à Saint-Pétersbourg, ce qui n'était point le cas en 2014. De ce fait, la liste des hôtes reste traditionnelle: ce sont, notamment, les Etats-Unis, France, Allemagne, Royaume-Uni, Suisse, etc. Cependant, les organisateurs soulignent l'intérêt croissant des pays latino-américains et asiatiques, par exemple, la Chine et le Japon. Ce n'est pas étonnant vue la réorientation de la Russie vers l'Est et vers ses partenaires des BRICS.
Vladimir Poutine projette, en outre, de rencontrer le premier ministre grec Alexis Tsipras, les ex-premiers ministres français François Fillon et italien Romano Prodi.
On attend de ces rencontres la signature du contrat gazier russo-grec sur la prolongement du gazoduc « Turkish Stream » en Grèce. Il est conçu comme une alternative au projet South Stream fermé en décembre 2014. Il devrait transporter du gaz russe vers l'Europe en passant par la Turquie en contournant l'Ukraine, sachant que le contrat gazier avec Kiev expire en 2019.
Autre contrat attendu est celui entre Rosneft et BP. La compagnie britannique envisage de lancer l'exploitation de gisements stratégiques russes en Sibérie orientale. Le contrat est estimé à près de 700 millions de dollars. Il faut également mentionner la coopération des Chemins de fer russes et du consortium sino-russe qui vont signer un protocole d'accord sur un projet de train à grande vitesse reliant Moscou et Kazan, pout un montant total de 360 millions de dollars.
Or, le Forum économique de Saint-Pétersbourg sera l'occasion pour la Russie de chercher de nouveaux alliés géostratégiques capables de remplacer les pays européens et les Etats-Unis. Les membres des BRICS et de l'OCS pourront l'être. Ce n'est pas par hasard que le programme du Forum comprend la tenue des sommets des BRICS et de l'OCS et que Vladimir Poutine soutient l'initiative de créer une zone de libre-échange avec les pays de l'Asie-Pacifique.
L'économie russe s'est avérée beaucoup plus solide que les experts occidentaux ne l'avaient pensée en 2014. Il y a 15 ans, les investisseurs qui ont cru en Vladimir Poutine et en Russie ont gagné énormément d'argent. La situation, va-t-elle se répéter en 2015?
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.