Les négociations entre la Grèce et ses créanciers sont à nouveau bloquées, le Fonds monétaire international (FMI) ayant annoncé jeudi que ses représentants avaient quitté la table des discussions à Bruxelles et étaient retournés à Washington.
"Il existe des différences majeures entre nous sur la plupart des sujets clés. Il n'y a eu récemment aucun progrès pour réduire ces différences", a déclaré devant les journalistes le porte-parole du FMI, Gerry Rice.
Le FMI réclame que la Grèce accepte les réformes exigées par ces créanciers. Autrement dit, l'institution de Washington fait pression sur Athènes pour lui faire accepter ce qui reste inacceptable pour le gouvernement grec.
Les créanciers européens d'Athènes ont également rompu les négociations manifestement dans une impasse, et l'Europe risque désormais d'entrer dans une autre phase de la crise, où la présence de la Grèce dans la zone euro ne tiendra plus qu'à un fil.
L'agence de notation Standard and Poor's a abaissé encore davantage mercredi la note de la Grèce à "CCC", au lieu de CCC+ précédemment, soulignant que sans accord avec ses créanciers, Athènes devrait faire défaut sur sa dette dans les douze mois. La perspective de la note est négative, ce qui implique que S&P pourrait l'abaisser encore davantage si aucun progrès n'est enregistré dans les négociations en cours entre le gouvernement grec et ses créanciers de l'UE, la Banque centrale européenne (BCE) et le FMI.
Pour les créanciers, le régime de retraite grec doit être mis à l'heure du "zéro déficit", via des coupes dans les dépenses de 450 à 900 millions d'euros en 2015 et de 1,8 milliard en 2016. Ils prescrivent de limiter les retraites anticipées, de faire payer plus cher les soins de santé aux retraités et de supprimer une prime de soutien à ceux touchant moins de 700 euros par mois de pension. Pourtant, le premier ministre grec, Alexis Tsipras, rejette l'idée "de couper dans les retraites les plus basses".