Le 8 avril, les émissions de TV5 Monde, diffusée dans plus de 200 pays et territoires dans le monde, ont été coupées, remplacées par un écran noir sur l'ensemble des onze chaînes du groupe. Dans le même temps, la chaîne perdait le contrôle de ses pages Facebook et comptes Twitter, ainsi que de ses sites internet qui affichaient tous des revendications du groupe Etat islamique.
Contre toute attente, l'enquête sur le piratage subi par TV5 Monde s'oriente vers un groupe de hackers russes, a affirmé une source judiciaire à l'hebdomadaire L'Express.
L'autre argument qui pointe la coïncidence de l'attaque avec les heures de bureau à Saint-Pétersbourg et à Moscou, est tout aussi fantaisiste. L'heure de Moscou est l'un des noms du fuseau horaire UTC+3. Les pays utilisant ce fuseau horaire couvrent une zone plus étendue. Il est utilisé comme heure légale par certains pays d'Afrique et du Moyen-Orient, ainsi que par plusieurs pays européens pendant l'heure d'été (la Bulgarie, l'Ukraine, la Biélorussie, l'Estonie, la Finlande, la Moldavie et d'autres).
Il ne s'agit pas de la première histoire de ce genre pointant des "hackers russes" mythiques derrière les attaques contre les sites des médias et des institutions occidentales. Fin avril dernier, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, commentant les rapports sur les attaques de "pirates informatiques russes" contre les réseaux informatiques US, a estimé qu'accuser Moscou de tous les maux "était devenu une sorte de sport".