La semaine dernière, le gouvernement tchèque a approuvé des amendements constitutionnels réduisant les pouvoirs du président.
Ce dernier ne pourra plus négocier les accords internationaux sans le consentement de l'exécutif. Il n'aura pas non plus le droit de définir la politique extérieure et intérieure du pays, cette prérogative étant désormais dévolue au gouvernement.
"Je pense qu'il s'agit d'amendements paradoxaux", a déclaré à l'agence Sputnik le sénateur indépendant Jan Veleba, président du Parti des droits civiques (SPO).
"Comment peut-on réduire les droits – d'ailleurs fort restreins – d'un président légitime? Milos Zeman a recueilli 2.714. 405 voix. Il est absurde de léser les pouvoirs d'un président élu par la majorité du peuple", a indiqué M. Veleba.
Selon lui, le gouvernement s'efforce de limiter l'influence du président pour se donner plus de poids.
"Je pense que le texte aura du mal à passer au parlement", estime le responsable tchèque.
Il partage l'avis selon lequel cette démarche gouvernementale vise à "punir" le chef de l'Etat pour son attitude compréhensive envers la politique russe et son hostilité aux sanctions contre Moscou.
"Dans une certaine mesure, il en est bien ainsi. Milos Zeman n'est pas un homme politique à se laisser commander. Il est de facto le seul chef d'Etat de l'UE à ne pas se soumettre docilement au diktat de Bruxelles", affirme Jan Veleba.
Les nouveaux amendements gouvernementaux visent donc à le "faire payer pour la défense qu'il prend des intérêts nationaux de la République tchèque, pour sa politique à l'égard de la Russie, de la Chine et des pays de l'Est. Et, plus concrètement, pour être l'un des rares dirigeants européens à s'est rendu à Moscou pour commémorer le 70e anniversaire de la Victoire", a conclu le sénateur tchèque.