"Nous devons envoyer à la Russie des signaux clairs afin de ne pas lui permettre de dépasser les bornes", a rapporté le secrétaire au Foreign Office cité par le journal Daily Mail.
Les craintes de Londres sont provoquées par la récente déclaration du chef de la Direction des missiles et de l'artillerie, Mikhaïl Matveïevski, sur les intentions de la partie russe de déployer des missiles de croisière à Kaliningrad (ville russe enclavée entre la Lituanie et la Pologne, ndlr).
Selon Mikhaïl Matveïevski, la division de missiles déployée dans la région de Kaliningrad devrait être équipée de systèmes de missiles tactiques Iskander-M d'ici 2018, tout comme les autres brigades de missiles.
Selon les experts russes, si Washington déploie des missiles terrestres en Europe, il violera alors le traité signé en 1987 sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI). C'est pourquoi les Etats-Unis agissent avec prudence.
"L'option la plus probable est que les Américains n'auront pas à violer le traité. Les Etats-Unis ont deux alliés possédant des armes nucléaires, la Grande-Bretagne et la France, qui ne sont pas liés par les limites de ce traité. En ce sens, les Etats-Unis pourront développer un programme conjoint de développement de missiles de moyenne et longue portée le long de la Grande-Bretagne et de la France", a déclaré le chercheur principal de l'Institut des problèmes de sécurité internationale de l'Académie des sciences de Russie, Alexei Fenenko.
Si la Russie réagit à ces démarches de l'occident, c'est Moscou qui sera alors obligée de violer le traité FNI.
Selon l'analyste, la Russie n'a pas d'autre solution que de camper sur ses positions, car elle ne peut se permettre "aucune concession".
Ces dernières années, la Russie et les Etats-Unis s'accusent mutuellement de violer le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, signé en 1987 par le dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev et le leader US Ronald Reagan.
Conformément au Traité FNI, la Russie et les USA se sont engagés à ne pas fabriquer, tester ou déployer des missiles balistiques et de croisière terrestres à moyenne (1.000-5.500 km) et courte portée (500-1.000 km). De plus, les parties s'étaient engagées à éliminer en trois ans tous les vecteurs et missiles terrestres d'une portée comprise entre 500 et 5.500 km.