Olivier Brisou: Cela fait effectivement 11 ans que je travaille en Russie. Je suis arrivé un peu par hasard en Oural et j'ai pas fait un chemin logique de beaucoup de français, qu'ils passaient d'abord par Moscou. Au bout de 11 ans qu'est-ce qu'on peut dire? Très sincère. D'abord lorsqu'on veut se développer industriellement en Russie sur un marché de proximité, il est certain que le marché des régions est un marché parfois moins concurrentiel, que le marché de Moscou. On identifie plus facilement les partenaires et les concurrents, on peut donc parfois se permettre de raisonner région par région. C'est le premier point. Le second, lorsqu'on raisonne en termes de Russie et c'est très ambitieux, parce que je crois qu'il faut être français pour penser qu'on peut vendre dans toute la Russie à la fois. Il est certain, que si on se débarrasse du jacobinisme centralisateur français, tout est possible.
Sputnik: Il y a toujours des possibilités de faire des investissements pour penser et travailler long terme.
On ne doit pas obligatoirement raisonner, en disant qu'on va implanter quelque chose d'industriel à Vladivostok ou le long de la Léna, mais si l'on suit les grands axes de développement, c'est à dire Saint-Pétersbourg ou Nouvelle Moscou, la Volga, l'Oural, la Sibérie Occidentale, on a énormément de points, à partir desquels on peut travailler en Russie. Moscou est une ville extrêmement chère et mal structurée, lorsqu'on travaille dans l'urgence ou lorsqu'on cherche à produire et beaucoup de rentabilité, par contrepartie il y a de la main-d'œuvre. Elle est disponible. Si on recherche un petit peu plus une attitude russe, qui veut être d'optimiser certains coûts de fonctionnement, d'avoir une possibilité de main-d'œuvre peut-être très fiable, avec moins de turnover. Je remarque que nos structures, implantées à Ekaterinbourg, et on a quatre aujourd'hui, coûtent beaucoup moins chères des structures moscovites, et on reste quand même à une échelle raisonnable d'un deux heures et demie en avion. A l'échelle de la Russie on fait parfois trois heures de déplacement pour des réunions.
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