Crimée, région pilote pour l’investissement

© Sputnik . Konstantin ChalabovKrim
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Pendant les deux derniers mois, la ville de Yalta a reçu 16 propositions d'investissement.

Pour Alexandre Novosad, directeur du Département du développement économique de Crimée, cela prouve que la région reste attractive pour les investissements. « Il s'agit de propositions très sérieuses pour la somme de plus d'un milliard de roubles, a-t-il souligné. Il s'agit, entre autres, de l'aménagement de la nouvelle marine sur la base du port de commerce, ainsi que de plusieurs projets dans le domaine d'équipement de chauffage urbain. »

C'est dans ce climat d' « attente positive » que s'est ouvert le 17 avril dernier le « Forum International pour le développement et le progrès en Crimée — perspectives 2015-2016 » qui porte le nom non-officiel de Yalta-Forum. Ce dernier temps, quand on parle d'intérêts d'investisseurs en Crimée, souvent on sous-entend que cet intérêt n'apparait que depuis le changement de statut de la presqu'île. Néanmoins, le consortium SWISSTEAMS GROUP y est depuis plus longtemps…

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« En Suisse nous avons une tradition: c'est la neutralité politique, — raconte Thierry Jean Cipière, Président du consortium et Président de la société d'investissements COFIPAG-AG, — Ce qui est intéressant dans la Crimée, c'est que nous avons un historique qui remonte à 2003, époque à laquelle nous avions signé un accord avec le Cabinet des Ministres Ukrainien pour le développement futur de la Crimée, la Crimée étant intégrée et positionnée dans une perspective historique. Nous avons demandé de présenter cette rencontre de professionnels dans les risques d'investissement à son co-organisateur. »

Effectivement, même si aujourd'hui, en XXI siècle, la Guerre de Crimée paraît appartenir définitivement a l'histoire, ses répercussions se font attendre jusqu'à nos jours. Le traité de Paris de Mars 1856 a déterminé pour des siècles à venir le sort de la presqu'ile de Crimée: suite à l'accord de la Russie, la France, la Grande Bretagne et la Turquie elle devenait russe. Ce qui n'a pas empêché des hauts et des bas dans les relations diplomatiques autour du bassin de la mer Noire, entre les différents pays, en particulier entre la Russie et la Turquie.

« Donc dans ce cadre géo-historique, géopolitique, — développe Thierry Jean Cipière, — nous avions dès 2008 amorcé le concept des Yalta-Forums. A l'époque, l'ambassadeur de la Fédération de Russie, Monsieur Tchernomyrdine nous a suggéré d'approfondir notre connaissance de la culture russophone et slave, afin que dans le cadre de cette coopération nous puissions avoir des meilleurs résultats.

Le prolongement de ces Yalta-Forums en 2008 a débouché sur les Yalta Forums ECO2-ECO3 Cindynics initiative que nous avons lancée en 2013. C'était avant le référendum d'initiative des gens de Crimée, par la suite, ces forums se sont prolongés naturellement en 2014, puis en 2015.

Quel est leur objectif et la perspective de ces forums? Pour rentrer dans le XXIème siècle, la Crimée, à l'initiative de sa population, a besoin d'avoir une vision sur le long terme. La « vision », en référence à la philosophie chinoise, c'est une approche qui nous permet de nous projeter à trois ou quatre générations, c'est-à-dire à 60-80 ans. A partir du moment où vous avez une « vision » du futur, il s'agit de mettre en place une organisation qui va permettre aux gens de se réaliser socialement, de progresser socialement, de progresser économiquement. Cela présuppose que dans le cadre du mandat qu'elles fournissent aux autorités suite aux élections — nous avions le cadre du référendum au 16 Mars 2014 donc cas particulier — les élus sont mandatés pour promouvoir un cadre juridique qui s'inscrit dans cette perspective de progrès socio-économique.

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Ceci étant, ce cadre doit aussi permettre à des investisseurs étrangers de pouvoir réaliser des investissements, de pouvoir contribuer au financement, à la modernisation des infrastructures. Pourquoi j'insiste sur ce mot « infrastructures »? Parce que si la première question de l'investisseurs — et je parle en tant que leader d'un consortium suisse d'investissements — c'est de pouvoir apporter un investissement pour un projet d'infrastructure au regard d'une vision globale à long terme, la deuxième question porte sur la dynamique liée à la modernisation ou à la construction ou le renouveau des infrastructures.

Sans réponse à ces deux questions: vision globale à long terme et processus de modernisation des infrastructures, jamais un investisseur n'ira financer des projets de business privés.

Vous imaginez dans le cadre de la Crimée, la problématique des nouveaux élus suite au référendum de la population au sens large. Il s'agit de tout reconstruire, soyons lucide. Les dirigeants ukrainiens dès 1991 savaient que la Crimée un jour allait revenir dans le giron de la Russie, savaient que la Crimée allait revenir à la maison. Ils n'ont jamais fournis le cadre juridique et financier qui permette à la Crimée, au peuple de Crimée, de s'épanouir.

Nous avons constaté en tant qu'investisseurs mais aussi en tant qu'auditeurs, que depuis un an la dynamique de progrès en Crimée était plus effective et plus concrète, que pendant vingt-deux ans de gestion ukrainienne. »
D'après l'opinion de notre interlocuteur, les Yalta-Forums sont destinés à faire le point sur la vision à long terme. L'objectif est à déterminer les perspectives qui s'offrent au peuple de Crimée. Deux autres objectifs, non les moindres: déterminer le processus et sa dynamique de reconstruction des infrastructures, et, surtout — créer une nouvelle image de façon à ce que la Crimée devienne attractive pour les investisseurs. Si on synthétise, l'objet principal de ces forums serait la mise en place d'un système d'organisation et de sécurisation des investissements étrangers en faveur du développement du peuple de Crimée. Il s'agit de rassurer, en proposant aux investisseurs étrangers, une plateforme d'organisation et de sécurisation de leurs investissements.

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En parlant d'investissements, on utilise souvent le mot « cindynique » qui veut dire « la risquologie » Si on le traduit dans un langage courant, cela veut dire — l'évolution des risques à long terme. Mais peut-on considérer les risques actuels de la situation nouvelle en Crimée, plus générale — de la situation en Ukraine, en tant que facteurs qui freinent le processus et empêchent l'investissement étranger? Quelle influence cela aura sur le Forum cette année?

« Il est évident que dans un processus d'analyse stratégique, nous étudions toujours les risques et nous essayons toujours d'anticiper un certains nombres de sources de risques, — explique Thierry Jean Cipière qui connait bien la région, puisqu'il est venu en Crimée pour la 16ème fois — Alors, dans le cas particulier, compte tenu de notre historique, dans cette approche d'analyse de risquologie, nous intégrons tous les facteurs sociaux économiques, structures sociétales, géographiques, historiques et géo-historiques. Nous sommes arrivés à la conclusion, tout en gardant notre neutralité bien suisse, que non seulement la Crimée dans une vision à long terme représentait en tant que carrefour des civilisations, situé au centre du bassin Mer Noire, un énorme potentiel de développement socio-économique, en faveur de la population et même au niveau international comme pôle d'attraction, mais qu'en plus de ce potentiel, les évènements qui intervenaient actuellement étaient, par rapport à une stratégie d'investissement à long terme, d'ordre mineur. Je précise bien: pour nous les évènements qui se passent en Ukraine ou qui sont liés au retour de la Crimée à la Maison-Russie sont des évènements mineurs, qui relèvent de la tactique par rapport à une vision stratégique globale à long terme.

Notre conclusion est donc que le climat d'investissement pour la Crimée même s'il y'a des difficultés passagères, liées à la situation géopolitique, le climat d'investissement est positif. C'est le plus important pour nos auditeurs de comprendre cette situation: nous avons une approche positive et constructive. »

Il est encore difficile de déterminer les débouchés directs de Yalta-Forum. Ou s'attend à en avoir à plus long terme, utiles de toute façon, que ça soit une carte détaillée à suivre pour les investisseurs potentiels ou juste des recommandations générales.

« Il y'a deux niveaux, — nous précise Thierry Jean Ciprière, Président du consortium SWISSTEAMS GROUP et Président de la société d'investissements COFIPAG-AG, — il y'a une approche générale et une approche plus précise et concrète pour le court terme.

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Par exemple, j'ai parlé avec le représentant du gouvernement japonais, qui est là en tant que représentant des fonds d'investissements japonais. Nous sommes parfaitement en phase sur l'appréciation de la situation. Il faut être lucide: ce que les gens attendent — c'est un développement concret, une perspective du progrès socioéconomique.
Donc ce qui a déjà débouché des forums, du mois d'octobre et décembre 2014, puis du mois de mars 2015, et qui devrait être conforté et consolidé dans le cadre de ces nouveaux Forums: c'est, premièrement, la vision globale à long terme est prête, ce qui rassure les investisseurs. Deuxièmement, le système d'organisation et de contrôle intégrant la risquologie cindynique est prêt, ce qui rassure les investisseurs. Troisièmement, et le plus important peut-être, c'est que le plan de développement — je raisonne là en terme de méthode et de procédure — est prêt. Il a déjà été proposé aux autorités, il a déjà été discuté, et je pense que ce Forum va intervenir pour contribuer à faire dans le cadre d'une intégration intellectuelle globale.

Toutes les parties — et saluons l'initiative du gouvernement pour ce Forum — toutes les parties, par soucis d'optimisation des risques, vont se mettre d'accord en ayant intégré l'avis d'investisseurs eux-mêmes. De mon côté, j'évoquais les japonais, il y'a d'autres étrangers qui ont répondu favorablement aux invitations du gouvernement de Crimée. Toutes les conditions sont réunies, après c'est juste un problème de méthode et d'organisation. Qui fait quoi? Les compétences sont-elles réunies? S'il y'a absence de compétences, la coopération ne permet-elle pas de compenser ce déficit de compétences?

Je précise et je conclu en disant que les conditions sont réunies pour faire de la Crimée une région pilote. »
Le consortium Swiss Team Group® regroupe des sociétés suisses et leurs partenaires financiers et bancaires. Il est présent en Crimée depuis 2003 en tant que le premier investisseur privé Suisse. Mais ses missions ne s'arrêtent pas là. En se basant sur ses potences et expertises en matière de l'ingénierie de l'innovation, d'ingénierie des grands projets d'infrastructure, surtout dans le domaine des transports, et d'ingénierie financière, il est devenu également inventeur et développeur.

Avec les compétences de ce niveau qui sont en train d'agir sur le terrain, Crimée a toutes les chances de se développer rapidement.

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