Malgré l'accord préalable conclu le 2 avril, il est peu probable que tous les aspects du dossier fassent l'unanimité d'ici fin juin. Ni Washington ni Téhéran n'affichent trop d'optimisme.
Les positions fondamentales des acteurs du dossier n'ont pas changé: les émissaires iraniens insistent toujours sur la levée immédiate des sanctions, tandis que les pays occidentaux veulent un processus par étapes et associé à l'accomplissement de tous les engagements pris par Téhéran. L'ambassadeur d'Allemagne aux États-Unis, Peter Wittig, explique la position des Six: "L'Iran aura besoin de temps pour remplir sa partie de l'accord, par conséquent l'assouplissement des sanctions n'interviendra pas avant la fin de l'année dans le meilleur des cas". Après la reprise des négociations, la France fut l'une des premières à réagir aux propos du Guide suprême iranien Ali Khamenei tenus la semaine dernière, selon lesquels il comptait interdire les visites d'inspecteurs étrangers sur les sites militaires iraniens. Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a immédiatement réagi: "Il n'y aura pas d'acceptation [de l'accord sur le nucléaire iranien] de la France s'il n'est pas clair qu'une vérification pourra être faite auprès de toutes les installations iraniennes, y compris les sites militaires. Oui à un accord, mais non à accord qui permettrait à l'Iran d'avoir la bombe atomique: c'est la position de la France, puissance indépendante et puissance de paix".
"Je suis optimiste en ce qui concerne cet accord. Washington et Téhéran souhaitent tous les deux régler le conflit et lever les sanctions", pense Vladimir Sajine de l'Institut d'études orientales affilié à l'Académie des sciences de Russie. D'après lui, le succès des accords de Genève et la signature des accords de Lausanne indiquent que l'accord final le plus complexe sera bien signé, même si cet événement pourrait avoir lieu après le 30 juin.