Ukraine: la vie du président Porochenko menacée

C'est en tout cas ce qu'affirme le député ukrainien et ex-chef du bataillon volontaire Aïdar, Sergueï Melnitchouk, qui ne précise pas si cette menace est toujours d'actualité. Il promet de transmettre les preuves vidéo de ses affirmations et de tout expliquer aux forces de l'ordre ukrainiennes.

C'est pendant la réunion du comité réglementaire du parlement, lors de l'étude de l'annulation de son immunité après la requête du parquet mi-mai, que le député a fait sa révélation.

Le parquet soupçonne en effet l'ex-chef de bataillon d'avoir formé un groupe armé clandestin responsable de plusieurs crimes, qui n'ont pas été commis uniquement dans la zone de l'opération dite "antiterroriste". Compte tenu de la gravité des chefs d'accusation, il n'était pas exclu que le tribunal condamne Melnitchouk à la plus lourde peine — l'emprisonnement à vie.

Le suspect a accusé le parquet de manipulation, de déformation des faits et de mensonge. Il a notamment démenti le communiqué du procureur général Viktor Chokine selon lequel l'enquête ignorerait où se trouve le député. Les collègues de Melnitchouk ont affirmé qu'il participait régulièrement aux réunions du parlement, se trouvait à Kiev et ne fuyait personne. Après la demande d'annulation de son immunité, le député a déclaré qu'il porterait plainte contre le procureur général. Et le lendemain, comme toujours, il s'est rendu au parlement.

Cette semaine, le comité réglementaire devait examiner les arguments du parquet et auditionner Melnitchouk, puis rendre ses recommandations officielles au parlement concernant le vote sur la levée de son immunité. Mais le député a brouillé toutes les cartes en exigeant la présence des représentants des forces de l'ordre à cette audience et en promettant de révéler, en leur présence, un scoop sur la préparation d'un coup d'État militaire.

L'affaire n'a eu aucune suite pour l'instant.