Le nouveau Livre blanc présentant la stratégie militaire de Pékin a suscité un vif intérêt chez les voisins de la Chine, notamment au Japon. La priorité sera désormais donnée aux forces navales en vue de les rendre capables non seulement de mener des opérations dans la zone côtière, mais aussi de défendre les intérêts du pays au large.
Parmi les principales sources d'inquiétude de Pékin, le Livre blanc cite l'activité militaire grandissante des Etats-Unis et du Japon en mer de Chine méridionale.
"Nous n'attaquerons pas à moins d'être attaqués, mais nous contre-attaquerons sûrement en cas d'attaque", précise le texte.
Selon de nombreux commentaires postés sur le web, la Chine serait prête à déclencher une Troisième guerre mondiale. Cet avis est contesté par l'analyste politique japonais Nobuo Shimotomai, professeur de l'université Hosei.
"La Chine est désormais une grande puissance et elle souhaite être considérée également comme une puissance maritime. A cet effet, elle adopte une stratégie navale en rapport avec son statut actuel", estime M. Shimotomai.
Selon lui, la prise de conscience de ses potentialités politiques et économiques pousse la Chine à réviser son attitude envers les îles des Spratleys/Nansha, archipel dont différentes parties sont revendiquées par le Japon, le Vietnam, la Malaisie, le Brunei et les Philippines.
"Je pense que des problèmes ne tarderont pas à surgir dans les relations de la Chine avec le Japon et les Etats-Unis qui insistent sur la liberté de navigation dans cette région. A ces problèmes pourraient s'ajouter les désaccords avec le Vietnam, les Philippines et l'Australie préoccupés par la politique de Pékin qui entrave la liberté de navigation en mer de Chine méridionale", affirme l'expert japonais.
Selon lui, le seul moyen de lever ces préoccupations passe par des négociations.
"Essayer de répondre à la nouvelle doctrine militaire chinoise par un renforcement du potentiel militaire des pays voisins ne ferait qu'accélérer la course aux armements", conclut Nobuo Shimotomai.