Rapport d’Amnesty sur la torture: l’UE doit cesser de soutenir Kiev

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L’Europe doit cesser de soutenir les autorités ukrainiennes suite à la publication du rapport d’Amnesty International révélant que les troupes ukrainiennes sont coupables d’exactions sur des prisonniers, estime une responsable de l'ONG.

"Cela serait désastreux si l’Europe soutenait Kiev tout en ayant connaissance de ces faits. Les médias occidentaux ont longtemps porté leur attention sur les violences commises par les séparatistes prorusses, le contenu du rapport devrait servir d’électrochoc", a indiqué Joanne Mariner, conseillère sur les crises à Amnesty International, dans une interview accordée au journal Libération.

In this photo, reviewed by the US Military, aleg shackles pictured on the floor at Camp 6 detention center, at the US Naval Base, in Guantanamo Bay, Cuba - Sputnik Afrique
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"Il est très peu probable que les exactions des soldats ukrainiens soient commises sans que leurs supérieurs en aient vent. Notre rapport met en lumière que tous les prisonniers tombés aux mains des Ukrainiens que nous avons rencontrés ont laissé une trace à un moment ou un autre dans le système judiciaire: ces détenus ont eu droit à des avocats et ont été présentés à un juge mais dans certains cas, bien plus tard qu’à l’habitude. Et il semble que rien n’a été fait par les gradés de l’armée pour empêcher ces séances de tortures physiques (passages à tabac) et psychologiques (simulacres d’exécution, actions pour empêcher les prisonniers de dormir) et les exécutions sommaires", a-t-elle indiqué.

Selon la responsable, "le contrôle des autorités ukrainiennes sur leurs troupes n’est pas aussi fort qu’on peut le penser. Pour combattre les rebelles de l’Est, l’Ukraine a fait appel à ses propres hommes, des militaires, ainsi que des agents paramilitaires, tels que des gardes-frontières ou des services de sécurité".

Dans son rapport publié mercredi dernier, l’ONG cite un témoignage "particulièrement dur" d’un ancien prisonnier détenu par le groupe ultranationaliste ukrainien Pravy Sektor. "Utilisant un camp de jeunesse abandonné comme prison, Pravy Sektor a, selon ce témoignage, détenu des dizaines de prisonniers civils comme otages, les torturant de manière brutale et leur extorquant d’importantes sommes d’argent ainsi qu’à leurs familles", écrit Amnesty, qui a alerté les autorités ukrainiennes sur ces allégations, sans obtenir de réponse.

"Les preuves accablantes de crimes de guerre, dont le recours à la torture et à des exécutions sommaires de prisonniers, sont un rappel poignant des pratiques brutales commises quasi-quotidiennement dans le cadre du conflit dans l'est de l'Ukraine", résume Amnesty dans son rapport, appelant dès lors à mener des enquêtes et à traduire en justice les responsables.

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