Ce premier discours prononcé depuis sa réélection visait à montrer que ce problème, qu'il n'avait pas réussi à régler au cours de son premier mandat, serait désormais au centre de l'attention des ministres. Si les mesures de lutte contre les clandestins du Tiers monde ne suscitait pas d'objections de l'UE, le durcissement prévu des règles encadrant la main d'œuvre immigrée en provenance des pays de l'UE pourrait tourner au conflit entre Londres et Bruxelles.
Son intervention coïncidait avec la publication des nouvelles statistiques montrant que même si le durcissement de la politique d'immigration était l'une des priorités du premier gouvernement de Cameron, aucun succès notable n'avait été atteint. Au contraire. En 2014, l'immigration nette (différence entre les arrivants et les partants) s'élevait à 318 000 personnes — seulement 2 000 de moins par rapport au record établi en 2005 par le gouvernement travailliste. Rappelons que pendant la campagne de 2010 les conservateurs avaient promis, en cinq ans, de réduire ce chiffre à 100 000 personnes.
Pour l'opposition britannique, les nouvelles statistiques prouvent "l'échec catastrophique" de la politique migratoire des autorités.
Le gouvernement britannique n'est pas seulement préoccupé par les immigrés du Tiers monde. Durant son premier mandat déjà, David Cameron prônait la restriction de l'immigration de travail d'autres pays de l'UE. Il est désormais temps d'agir, d'après lui. En particulier, les conservateurs ont l'intention d'adopter une loi pour expulser les immigrés européens n'ayant pas réussi à trouver un travail légal en six mois, ainsi que d'interdire aux ressortissants d'autres pays de bénéficier des prestations sociales durant les quatre premières années de leur séjour au Royaume-Uni.