Lors du sommet du Partenariat oriental des 21 et 22 mai à Riga, en Lettonie, l'Union européenne va sans doute modérer ses ambitions d'élargissement, écrit le Financial Times (FT), se référant au projet de résolution finale du forum.
En effet, ces trois pays ont déjà signé avec l'Union européenne des accords d'association et de libre-échange. Mais étant donné que les simples citoyens ne constateront pas avant longtemps les avantages desdits accords, l'Ukraine, la Géorgie et la Moldavie réclament des résultats plus concrets. Kiev et Tbilissi insistent notamment sur la levée des visas, qui serait une "carotte" pour leurs citoyens, les persuadant des avantages de la coopération avec l'UE.
Les experts signalent qu'une telle situation ne manquera pas de "conforter scepticisme dans les ex-républiques soviétiques" et de faire le jeu de la Russie. Le FT constate que Moscou perçoit dans le projet Partenariat oriental une tentative d’entraîner ses pays voisins dans l'UE et l'Otan et de torpiller l'Union eurasiatique.
Les diplomates européens font remarquer que la question de l'élargissement a aggravé les divergences entre les pays plus réservés de l'UE, notamment l'Allemagne, la France, l'Espagne et l'Italie, d'une part, et la Pologne, la Suède et la République tchèque, de l'autre.
Au bout du compte, selon le FT, le document final du sommet de Riga sera un "compromis européen typique avec une formule que personne n'est en mesure de comprendre".
Lancé en mai 2009, lors d'un sommet européen à Prague, le Partenariat oriental est un programme conçu par l'Union européenne pour six Etats d'Europe orientale et du Caucase: l'Arménie, l'Azerbaïdjan, la Biélorussie, la Géorgie, la Moldavie et l'Ukraine. Le programme ne prévoit pas leur adhésion à l'UE, mais vise un rapprochement politique et économique.