Après un putsch avorté, les protestations ont repris à Bujumbura, capitale du Burundi, contre un troisième mandat du président sortant Pierre Nkurunziza, les pays des Grands lacs appelant à un report sine die des élections, rapporte mardi la presse internationale.
"Il y a des troubles dans le pays, et les élections doivent être reportées sine die jusqu'au retour d'une stabilité permettant la tenue d'élections libres et justes", a déclaré, dans un communiqué, le président sud-africain Jacob Zuma, à son retour d'un sommet extraordinaire de la Conférence internationale de la région des Grands Lacs (CIRGL) consacré à la crise burundaise qui s'est déroulé en Angola.
L'annonce fin avril de la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat a déclenché une vague de manifestations à l'appel de l'opposition, réprimées par le pouvoir et suivies d'une tentative de coup d'Etat le 13 mai. Plus de 100.000 personnes ont fui dans les pays voisins. Les troubles ont fait au moins 20 victimes.
Quatre jours après l'échec d'un putsch et en pleine crise politique, le président Nkurunziza a limogé lundi son ministre de la Défense, jugé trop conciliant avec les manifestants toujours mobilisés contre un troisième mandat présidentiel.
La Constitution limite à deux le nombre de mandats que peut accomplir un chef de l'Etat. Quoi qu'il en soit, Pierre Nkurunziza justifie sa décision par un jugement qui estime que son premier mandat ne peut entrer dans le décompte prévu par la Loi fondamentale, car il avait alors été élu par le corps législatif et non par le suffrage populaire.