Cette alliance entre deux puissances du golfe et un pays de l'Otan, accompagne donc maintenant une coalition militaire composée de combattants djihadistes proche des frères musulmans et de salafistes, dans une coalition hétéroclite et radicale qui pourrait rassembler jusque 70.000 combattants.
En outre, avec l'aide des Etats-Unis, ce nouvel axe va former dans les prochains mois un contingent de 5.000 hommes pour combattre tant le pouvoir Syrien que l'Emirat Islamique. Ces changements importants interviennent dans un contexte international et régional mouvant lié à l'Iran.
En lien direct avec l'Iran, le Hezbollah semble de plus en plus devenir une des clefs du dossier Syrien sur le plan militaire. A la frontière avec le Liban, le Hezbollah augmente son implication sur le terrain Il a lancé au cours de ce mois de mai une opération militaire de très grande envergure dans les monts Qalamoum, visant à sécuriser la frontière et cette zone stratégique qui donne directement accès à la capitale Syrienne.
Que peut-il se passer maintenant en Syrie?
Sur le plan intérieur
Il faudra observer dans les prochains mois si le régime peut continuer à se maintenir dans ces avant-postes que sont Alep ou Deir-Ez-Zor mais aussi et surtout continuer à contrôler les axes routiers menant à ces villes. De cela dépendra beaucoup l'avenir de la Syrie qui pourrait voir le régime choisir d'abandonner, au moins provisoirement, le nord et l'est du pays qui tomberaient ainsi sous contrôle total de l'Emirat Islamique (de l'Est d'Alep à la frontière Irakienne) et du Front Al-Nosra donc d'Al-Qaïda pour ce qui est de la province d'Idlib.
Sur le plan extérieur
Une ligne de rupture semble se dessiner entre les préoccupations prioritaires des occidentaux et celles des acteurs régionaux.
Les occidentaux sont désormais focalisés sur l'Emirat Islamique et les risques qu'il fait courir à la région mais aussi aux états d'Europe puisque plusieurs milliers de ressortissants européens musulmans ont rejoint les rangs de l'organisation. Par contre, pour Ankara ou les puissances du golfe, la priorité est clairement de contrecarrer l'influence Iranienne et surtout de ne pas laisser l'axe Téhéran-Damas-Hezbollah prendre le dessus dans ce conflit syrien. Tout dépendra de la pression que l'Iran peut exercer. Téhéran peut décider de passer à la vitesse supérieure (mais sous quelle forme?) pour maintenir Assad au pouvoir et appuyer le processus en cours visiblement de transformation du Hezbollah en « état dans l'état » au sein du système étatique syrien.
Difficile d'imaginer quelle nouvelle réalité est en train d'émerger en Syrie.
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