Il a été devancé par le candidat du principal parti d'opposition Droit et Justice, Andrzej Duda, désormais favori de la course avant le second tour dimanche 24 mai. Selon les experts, les relations russo-polonaises ne devraient pas s'améliorer de toute façon.
Il y a une semaine, Bronislaw Komorowski avait refusé de participer au débat télévisé, déclarant qu'il le ferait seulement en cas de second tour car la rencontre de deux finalistes, contrairement à celle des dix prétendants, n'est pas une "simple formalité". Comme l'ont révélé les résultats du premier tour, la lutte pour le leadership est loin d'être une formalité, et le suspense reste entier.
Contrairement aux attentes le président sortant, à qui on promettait le meilleur score au premier tour et la victoire au second, n'a récolté que 33% des suffrages. C'est Andrzej Duda du parti conservateur Droit et Justice, dirigé par Jaroslaw Kaczynski, qui s'est retrouvé en tête. Une semaine avant l'élection ses chances étaient estimées à 25-27%, mais il a finalement obtenu 35% des voix.
Quel que soit le vainqueur au second tour le 24 mai, les experts sont sceptiques quant aux perspectives d'amélioration à court terme des relations entre Moscou et Varsovie. "La politique du président sortant contribuait à créer et à aggraver au maximum le conflit avec Moscou, et l'éventuelle arrivée au pouvoir d'Andrzej Duda, avancé par Jaroslaw Kaczynski et candidat d'un parti traditionnellement russophobe, pourrait rendre la situation explosive", rappelle Iouri Bondarenko, directeur du Centre russo-polonais du dialogue et de l'entente. "Dans le même temps, Andrzej Duda représente une autre génération, il ne se distingue pas par une russophobie particulière dans ses propos et se concentre sur la politique nationale. On peut espérer qu'en dépit de la ligne générale du parti il mettra l'accent sur une attitude neutre envers Moscou, voire une coopération", estime l'expert.