Le fascisme n'est pas mort, il continue

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Le 70e anniversaire de la Victoire est célébré dans de nombreux pays d'Europe de l'Ouest, notamment en Belgique qui a vécu l'occupation nazie pendant la Seconde guerre mondiale.

Le musée de la Résistance à Bruxelles est consacré à l'histoire de la lutte contre les occupants. Une salle spéciale y est réservée aux Russes qui se sont battus côte à côte avec les maquisards belges dans les Ardennes. Le directeur de ce musée Jean-Jacques Bouchez a accordé une interview à la radio Sputnik.

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Jean-Jacques Bouchez: Le musée fut inauguré en 1972. Il a porté d'abord le premier nom qui fut celui du Musée national de la Résistance, parce que les résistants belges ont voulu montrer que ce musée était national. Donc, il regroupait toutes les tendances politiques, philosophiques et religieuses de notre pays au sein de la même résistance unie contre l'agression hitlérienne, et c'est pour ça qu'il porte le mot «national». Il y a quelques semaines il vient de changer de nom, il n'est plus national, puisque maintenant notre pays est devenu un pays fédéral avec une fédération des régions autonomes pratiquement et indépendantes, puisque nous avons plusieurs parlements, celui-ci maintenant a pris l'appellation de musée « La Résistance de Belgique». Lorsqu'il fut inauguré le 6 juin 1972, le musée a été créé par le Front de l'Indépendance, qui est une des grandes principales composantes de l'organisation de la Résistance en Belgique qui a regroupé non seulement des belges, mais également de nombreux partisans et résistants des différents pays d'Europe, y compris énormement de soldats russes de l'Armée rouge, qui avaient été arrêtés par les nazis et avaient été envoyés dans notre pays pour travailler dans les mines. Bien évidemment, ces partisans russes étaient des anciens soldats de l'Armée rouge et étaient entraînés militairement. Certains d'entre eux avaient déjà participé avant 1940 à la guerre d'Espagne de 1936-39. Donc, on peut dire que la Seconde guerre mondiale n'a pas commencé en 1940, mais pour nous entre 1936 et 1939 en Espagne pour la sauvegarde de la république d'Espagne. Beaucoup de ces partisans sont rentrés après dans la résistance belge et ont combattu auprès des partisans belges essentiellement dans les maquis ardennais. Certains combattants russes ont eu l'honneur de diriger des combattants belges. Le Front de l'Indépendance a créé ce musée avec le concours d'autres mouvements de résistance. En 1940 nous sommes attaqués. Le 28 mai nous signons une reddition, donc l'Armée belge n'existe pas. Elle doit déposer les armes et des soldats sont faits prisonniers, ils sont envoyés dans les camps. Qu'est-ce que la résistance? C'est la population qui va prendre les armes, qui va se substituer une autre armée dans un premier temps, pour continuer la lutte et le combat. Bien après l'armée s'est reconstituée comme un mouvement de résistance et est devenue l'Armée secrète.

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Sputnik: J'ai connu personnellement l'un des participants à la Résistance en Belgique. C'était Nicolaï Zoubarev, mais à ce moment il est mort. Il a parlé beaucoup de ces combats, de ses camarades belges, grâce auxquels il pouvait s'évader du camp nazi et se battre côte à côte avec les belges dans les maquis des Ardennes.

Jean-Jacques Bouchez: Il y avait une très grande fraternité entre tous les hommes, tous ceux qui étaient contre les hitlériens. Ils ont été cachés dans les forêts, dans des familles. Ils ont vécu dans des conditions terribles, très difficiles, mais c'était la seule façon d'échapper aux nazis.

Sputnik: Je pense, que c'est très important que les jeunes connaissent la vérité sur la guerre, parce que beaucoup d'années se sont écoulées depuis la guerre.

Jean-Jacques Bouchez: Tout à fait. Le but du musée, lorsqu'il a été créé, c'était non seulement de créer un musée avec des objets, des documents en intérieur, mais c'est surtout le but des résistants qui ont constitué ce musée, c'est justement de pouvoir témoigner de l'histoire que nous ne puissions jamais oublier ce qui s'est passé durant la Seconde Guerre mondiale, mais aussi ce qui s'est passé en Belgique, ce qui s'est passé en ex-URSS et ce qui s'est passé un peu partout à travers l'Europe. La montée du fascisme, ensuite hitlérisme et puis la Seconde guerre mondiale, qui était déclenchée. Nous ne devons jamais oublier cela, faire toujours attention et rester sur nos gardes. Il faut savoir rester vigilants et le but du musée est de maintenir la mémoire des gens qui ont sacrifié de leur vie pour notre liberté, mais aussi de dire: « Attention! Le fascisme n'est pas mort, il continue». Nous avons l'exemple autour de nous, à travers toute l'Europe et dans le monde, que les guerres ne sont pas terminées, qu'elles sont multiples maintenant beaucoup plus et que nous devons faire face à plein de dangers: le terrorisme, l'extrêmisme, l'islamisme. Ce sont des dangers pour nos démocraties et nos valeurs occidentales.

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La Résistance française : la vraie des vraies !
Sputnik: J'ai lu un court article du 24 mars 2012 avec ce titre: « Faute de moyens et de volonté politique, le musée de la Résistance à Bruxelles risque de devoir fermer ses portes…» Est-ce que votre musée a vraiment des difficultés de financement?

Jean-Jacques Bouchez: Le musée effectivement connaît par moments des difficultés comme beaucoup de centres d'autres musées culturelles. Nous n'avons pas un but commercial. Oui, nous avons connu des difficultés, mais chaque fois nous avons des gens, qui nous ont aidé. Nous recevons des subsides de la culture de notre communauté française et nous espérons que le ministère va continuer à nous soutenir, mais ces subsides ne couvrent pas tout. De toute façon nous nous luttons pour maintenir la mémoire de nos citoyens et de nos alliés, qui ont combattu dans nos rangs et à nos côtés, notamment nos amis russes. Nous avons d'ailleurs une grande salle russe. Je vous souhaite une bonne fête du 9 mai que je participerai au cimetière de Bruxelles, où nous rendons hommage chaque année aux citoyens russes et belges, qui sont tombés sur notre territoire durant la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. 

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