Après que le président russe Vladimir Poutine a rappelé qu'il considérait les événements de 1915 dans l'Empire ottoman comme un "génocide", le dirigeant turc Recep Tayyip Erdogan lui a demandé de "se souvenir de la Crimée" et une délégation turque officieuse s'est rendue dans la péninsule pour évaluer la situation des Tatars de Crimée, écrit mercredi le quotidien Kommersant.
Ces échanges entre Ankara et Moscou ont commencé la semaine dernière, quand Vladimir Poutine s'est rendu à Erevan pour participer à la cérémonie d'hommage aux victimes du génocide arménien dans l'Empire ottoman. Le président russe a employé le terme "génocide" une seule fois: "La Russie a initié et participe à divers actes juridiques internationaux qui ont posé les bases du droit criminel international en vigueur, y compris la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide".
L'arrivée de militants turcs des droits de l'homme en Crimée avait été longtemps reportée. Et pour cause: la partie turque insistait sur une visite de la Crimée via le territoire ukrainien. De son côté Moscou préconisait d'emprunter un "itinéraire plus approprié". Ankara a finalement accepté les conditions de la Russie et la délégation s'est rendue en Crimée en faisant escale à Moscou.
Le mufti des musulmans de Crimée Emirali Ablaev a déclaré hier à la délégation turque que la Direction spirituelle des musulmans de Crimée avait bénéficié l'an dernier d'un soutien conséquent de l'État, dont l'organisation d'un voyage à la Mecque pour 150 pèlerins de Crimée (cette année, les autorités criméennes ont promis d'envoyer encore 300 personnes en Arabie saoudite).