Le président turc Recep Tayyip Erdogan a émis des critiques à l'encontre du président russe Vladimir Poutine et de son homologue français François Hollande pour avoir participé à Erevan à la commémoration du génocide arménien de 1915.
Selon le dirigeant turc, la Russie est entièrement responsable de "ce qui se passe actuellement en Ukraine".
"La Crimée, Lougansk, Donetsk… Les Russes auront à répondre de cela. La Turquie n'a jamais commis de génocide", a indiqué le président.
Cette déclaration tranche pourtant avec celle qu'il a faite en décembre 2014.
"Nous sommes parvenus à un consensus avec la Russie sur la Crimée et le Donbass", a alors affirmé le chef de l'Etat turc lors d'une conférence de presse conjointe avec Vladimir Poutine.
Et d'ajouter: "Nous avons convenu d'évoquer directement tout problème qui pourrait surgir en rapport avec la Crimée […] Nous poursuivrons nos discussions de manière ouverte et amicale. Nous continuerons à chercher des terrains d'entente sur la base de nos intérêts communs".
Cette rancune du président turc n'est cependant pas partagée par certains membres de son entourage. Selon le ministre des Finances Mehmet Simsek, "malgré les tensions qui ont surgi entre la Turquie et la Russie suite au discours de M. Poutine à Erevan, le dialogue bilatéral sera poursuivi".
Un avis similaire a été émis par l'historien Yusuf Halacoglu, député du Parti d'action nationaliste (opposition).
"Au lieu de faire des déclarations virulentes au risque d'entrer en confrontation avec la Russie, il serait plus judicieux de tenir des négociations avec les dirigeants russes et d'encourager l'étude de documents conservés dans les archives russes. Je pense que la Russie pourrait réviser sa position sur les événements de 1915 si elle disposait d'informations complètes et véridiques à ce sujet", a indiqué le parlementaire.