La Turquie est un partenaire stratégique de la Russie, et la participation de Vladimir Poutine aux commémorations du centenaire du génocide arménien à Erevan ne peut pas se répercuter de façon négative sur les relations avec Ankara, a indiqué Dmitri Peskov, porte-parole du président russe.
"Il est tout à fait naturel qu'avec d'autres chefs d'Etat, le président s'est trouvé à Erevan. Il importe d'étudier attentivement le discours du Vladimir Poutine, tout en tenant en mémoire que la Turquie est notre partenaire stratégique. Nos relations sont diversifiées, et nous estimons que ces relations ont de larges perspectives", a déclaré M.Peskov devant les journalistes.
Et d'ajouter que la Russie tenait énormément à ces relations avec la Turquie.
"Nous ne croyons pas que la participation du président aux commémorations puisse avoir un impact négatif quelconque", a conclu le représentant du Kremlin.
Une soixantaine de pays étaient représentés à Erevan pour cette cérémonie à laquelle ont assisté les présidents chypriote, serbe, russe et français. De nombreuses autres manifestations se sont déroulées dans le monde, même en Turquie, qui refuse cependant toujours de parler de génocide. L'Arménie œuvre pour une reconnaissance universelle du génocide — une vingtaine de pays seulement ont reconnu le qualificatif de génocide — mais ses efforts sont souvent torpillés par la Turquie. Ankara a d'ailleurs vivement réagi aux propos de Vladimir Poutine à Erevan vendredi qui déclarait que "rien ne pouvait justifier des massacres de masse" et qualifiait le massacre des Arméniens de "génocide".
La Turquie, héritière de l'Empire ottoman depuis 1923, nie catégoriquement que ce dernier ait organisé le massacre systématique de sa population arménienne pendant la Première Guerre mondiale et rejette le terme de "génocide" repris par l'Arménie et d'une vingtaine de pays dont la Russie, la France et l'Italie.