Emeric d'Arcimoles, le commissaire général du Salon, nous a fait l'immense honneur de décortiquer les enjeux principaux du Bourget 2015: « Le 51e salon du Bourget s'annonce être un bon cru. Le nombre d'exposants sera exactement du même ordre que celui en 2013. Le nombre de surface louée dans les halls est totalement achevé, c'est-à-dire qu'il n'y a plus de place libre. Le nombre de chalets sera de l'ordre de 340, c'est la capacité maximale. Aujourd'hui, on connaît à peu près le nombre d'aéronefs en présentation aérienne et en exposition qui devraient tourner autour de 150. Par contre, on ne connaît pas exactement ceux qui vont voler. On le sait du côté français. Parmi les aéronefs étrangers, ce seraient les avions pakistanais, par exemple. Les Etats-Unis ont également donné leur nomenclature de « volants ». Bien que la participation russe soit importante et du même ordre que la dernière fois, nous n'avons pas encore la nomenclature des avions qui vont voler. J'avais insisté, lors de la dernière mission de présentation du Salon à Moscou, de le dire très vite pour que les Russes qui font toujours des présentations très spectaculaires soient intégrées dans nos présentations à un bon niveau et à un bon endroit. »
Emeric d'Arcimoles. « C'est un secret jalousement gardé des constructeurs. Quand on leur pose la question, ils ne répondent pas généralement en voulant laisser la surprise au dernier moment. C'est le cas de Dassault Aviation, de bombardiers, de business-jets. Nombreux sont les projets d'avions régionaux mais ils gardent aussi le secret.
Comme avion nouveau qui va arriver, mais ce n'est pas un scoop quand-même parce qu'on le savait, — c'est le A350. La dernière fois, l'A350 est passé en vol à quelques 200-300 mètres d'altitude. Il se posera aussi au salon du Bourget, on le verra sur le tarmac. »
Sputnik. Pourriez-vous parler plus en détail de la participation française? Qu'est-ce que la France va exhiber cette année?
Sur les stands, comme tout a été loué, il y aura beaucoup de nouveautés, surtout dans le domaine de l'électronique, de la motorisation. Le projet franco-russe du SaM 146 (turboréacteur destiné à équiper le Sukhoï Superjet 100) est bien mis en avant. »
Sputnik. Est-ce que vous êtes déjà au courant de projets ou de contrats qui vont être passés cette année? Surtout, vu les récents succès des Rafales sur le marché international, le succès de la France semble garanti…
Emeric d'Arcimoles. « Je salue les contrats sur les Rafales. Celui avec l'Egypte est déjà signé. En ce qui concerne l'Inde, le premier ministre Manuel Valls a dit qu'il allait finir l'achat de 36 avions.
Vous pouvez toujours dire à vos collègues dans l'aéronautique russe que nous sommes impatients de connaître la décision de nos amis russes en termes d'avions qui volerait ou ne volerait pas. Généralement, la Russie est très présente en vol depuis pratiquement le début du salon du Bourget. Et ce serait bien dommage de ne pas la voir cette fois-ci. »
Trois mois avant l'ouverture du Salon, les avionneurs internationaux laissent planer un certain mystère sur ce qu'ils vont exhiber. Parmi les pays qui auraient des positions dominantes, il faut citer la France et les Etats-Unis. Nous n'omettrons pas de citer l'Embraer brésilien, l'ATR franco-italien et le Bombardier canadien.
La participation de l'HAL indien laisse espérer l'éventuel dénouement de l'intrigue autour du MMRCA. Serait-ce en faveur des Rafales, dont 36 ont été achetés par l'Inde, ou des Sukhoï, moins chers et plus performants?