La porte-parole de la diplomatie iranienne Marzieh Afkham sera nommée ambassadrice de la République islamique à l'étranger, ce qui est une percée pour un pays où les conservateurs règnent sur le parlement, note Lana Ravandi-Fadai, du département iranien de l'Institut d'études orientales (Moscou).
"Il s'agit évidemment d'une sensation, voire d'une vraie percée. Le président iranien Hassan Rohani est connu par ses vues progressistes. Le 10 avril dernier, lors des célébrations de la Journée des femmes et des mères, il a prononcé un discours sur le rôle des femmes en Iran, en soulignant que le pays ne pourrait pas se développer sans la participation des femmes à la vie politique", a rappelé Mme Ravandi-Fadai sur les ondes de la radio Sputnik.
Et d'ajouter que très peu nombreuses étaient ces Iraniennes qui s'occupaient de la politique.
"Seulement 14 femmes siègent à présent au parlement iranien qui compte 298 députés", a constaté l'experte.
La nouvelle nomination de Mme Afkham a été annoncée lundi dernier par les médias iraniens qui n'ont cependant pas précisé dans quel pays elle serait envoyée. Elle sera la première femme ambassadrice à être nommée depuis la révolution islamique de 1979. La seule autre ambassadrice d'Iran, Mehrangiz Dolatshahi, était en poste au Danemark dans les années 1970.
Le président iranien, Hassan Rohani, avait promis d'améliorer la situation des femmes avant d'être élu en 2013, mais peu d'avancées ont été constatées depuis. Son prédécesseur ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad avait nommé en 2009 la première femme ministre de la République islamique.
Les droits des femmes sont souvent bafoués en Iran, selon les organisations de défense des droits humains, notamment en termes de violences domestiques et de mariages forcés, parfois dès l'âge de 10 ans.