Les experts du Fonds des Nations unies pour l'enfance précisent qu'il ne s'agit que de l'un des nombreux cas de violence des extrémistes sur des enfants: ils tuent régulièrement des mineurs, les forcent à se marier ou les transforment en kamikazes.
De nombreux mineurs continuent de quitter leur foyer en solitaire: les parents sont souvent victimes d'attaques extrémistes (le rapport mentionne 7 300 Nigérians tués par des islamistes rien qu'en 2014) ou d'enlèvements. Le rapport cite des témoignages d'enfants ayant eux-mêmes quitté le pays. "J'ai fui quand j'ai vu des gens se faire tuer dans mon quartier, c'est ça, et non les fusillades, qui m'a effrayé le plus. Aujourd'hui je suis inquiet pour mes parents, on m'a dit que ma famille avait été tuée, mais je ne pense pas qu'ils soient tous morts. Certains doivent être encore en vie aujourd'hui", déclare un adolescent de 15 ans qui s'est réfugié au Tchad.
Le président nigérian récemment élu, Muhammadu Buhari, a promis de combattre le groupe radical sunnite. L'Unicef mène une vaste campagne pour la réhabilitation psychologique des enfants nigérians touchés et crée des écoles directement dans les camps de réfugiés. Les auteurs du rapport ont appelé la communauté internationale à apporter un soutien financier à cette campagne. Selon le rapport, 60 000 enfants ont bénéficié d'une assistance psychologique dans les quatre pays impliqués dans le conflit (45 000 au Nigeria, plus de 4 500 au Cameroun, près de 10 000 au Niger et près de 700 au Tchad). L'Unicef assure également une nutrition supplémentaire pour 8 000 enfants au Nigeria et au Niger qui souffrent de dénutrition.