Il y un an, Kiev déclarait la guerre à l'est de l'Ukraine

© AFP 2024 MANU BRABOUkrainian soldiers in an armoured vehicle topped with a Ukrainian flag in the Donetsk region
Ukrainian soldiers in an armoured vehicle topped with a Ukrainian flag in the Donetsk region - Sputnik Afrique
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Le 7 avril 2014, ceux qui s'étaient emparé du pouvoir à Kiev, ont rejeté le droit des habitants de l'est de l'Ukraine d'avoir une opinion indépendante, et lancé une "opération antiterroriste" contre leurs contestations. Ce jour-là commençait le conflit armé en Ukraine.

Ukraine: un an de conflit - Sputnik Afrique
Ukraine: un an de conflit
Il y un an, Kiev déclarait la guerre à son propre peuple, sous la façade d'une "opération antiterroriste". D'après les autorités il s'agissait d'un combat contre des "terroristes russes" et des "séparatiste prorusses": en réalité cette opération visait des enfants, des vieillards et d'anciens mineurs qui avaient pris les armes pour protéger leurs maisons et leurs familles contre ces punisseurs inhumains.

Avant les hostilités, le Donbass ne demandait qu'une chose: transformer l'Ukraine en État fédéral normal. Pour vivre ensemble. Mais les politiciens de Kiev qui avaient pris le pouvoir sur la vague du Maïdan en ont décidé autrement en suivant les ordres de leurs tuteurs d'outre-mer et des électeurs de l'ouest de l'Ukraine, frappés par la peste nationaliste. Ils ont donc voulu éliminer tous les dissidents, notamment ceux qui osaient considérer la Russie comme un pays frère. Pour la nouvelle Ukraine "européenne" c'était un crime puni par la prison voire la mort. Le lancement de l'opération antiterroriste a été annoncé par Alexandre Tourtchinov, porte-parole du Parlement et président par intérim à l'époque, surnommé le "Pasteur" pour, comme on dit, son attachement à une branche non-traditionnelle du christianisme. C'est donc lui, qui devra tôt ou tard répondre aux questions des Ukrainiens.

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Et il y en a déjà beaucoup. Pendant un an le Donbass a subi des épreuves énormes à cause de l'armée, de la garde nationale et de nombreux bataillons de volontaires — composés en réalité de néonazis et de mercenaires massacreurs. Des milliers de personnes ont perdu la vie — les services allemands de renseignement parlent de 50 000 morts, ce qui n'est pas tout à fait irréaliste —, des villes et des villages sont en ruines, l'infrastructure régionale a été totalement détruite. Mais le plus important est que le conflit a créé un abîme spirituel, politique et idéologique entre les habitants de l'est face à la population de Kiev et de l'ouest. Et il est peu probable que la génération actuelle soit en mesure de combler ce fossé.

Les uns considèrent le Ruban de Saint-George comme le symbole de la victoire sur le nazisme et n'y renonceront pas même sous la menace d'une arme. Les autres mettent en avant leur nationalité exceptionnelle et leur haine envers la Russie et notre histoire commune. Il est à noter pourtant que ces derniers n'ont aucun argument valable: quel est ce rôle historique remarquable de la nation ukrainienne? Quelle a été sa contribution à l'humanité? Ils sont incapables de présenter des Lomonossov et des Shakespeare ukrainiens, mais tentent de compenser cette mégalomanie inattendue (mêlée apparemment à un certain sentiment d'infériorité) à l'aide d'une violence brutale et totalement inexplicable du point de vue des gens normaux.

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Les punisseurs tiraient sur le Donbass avec toutes les armes possibles, utilisaient des munitions interdites par des conventions internationales, fusillaient les civils suspectés de soutenir la fédéralisation. Les personnes âgées, qui ont passé des mois en se cachant dans leurs caves, disent que même les nazis n'avaient pas commis de telles barbaries. Mais la propagande de Kiev continue toujours de persuader toute l'Ukraine qu'il s'agit d'une guerre sainte pour l'indépendance et la naissance d'une nouvelle identité nationale. Bien que cette voie ait déjà mené le pays dans l'impasse, l'ait mis au bord d'un gouffre économique et d'un démembrement définitif. La guerre dans le Donbass a mis au jour le manque d'unité en Ukraine malgré toutes les déclarations idéologiques. Il s'agit en réalité d'un État rapiécé, d'un projet artificiel qu'on ne peut consolider qu'avec une politique équilibrée et raisonnable. Mais le Maïdan a tiré un trait sur l'équilibre, a déchaîné l'extrémisme.

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Il ne reste aujourd'hui que deux voies. Soit des hommes comme Tourtchinov transforment définitivement l'Ukraine en grande secte qui n'a besoin que des prêches de ses pasteurs — ce qui malheureusement s'effectue déjà à l'aide de la zombification télévisée. Soit les Ukrainiens comprennent enfin qui est leur véritable ennemi. Et que l'indépendance et la souveraineté réelles ne résident pas dans la haine envers la Russie et la vénération aveugle de l'Occident, mais dans une chose plus compliquée et constructive. Dans ce cas-là l'Ukraine ne connaîtra plus aucune opération "antiterroriste", alors que les hautes institutions de Kiev seront libérées des nazis, des oligarques rusés et des agents des services occidentaux.

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