Valentina Lisitsa, pianiste d'origine ukrainienne, a été exclue de l'orchestre à cause de sa critique des actions des autorités de Kiev sur Twitter, a-t-elle annoncé sur sa page Facebook.
La pianiste avait décidé de créer un compte Twitter "NedoUkraïnka" (la sous-Ukrainienne) à cause de la situation dans son pays d'origine. Elle a dit qu'elle était obligée de "regarder, impuissante", le pays de son enfance "rouler vers l'abîme".
Elle décrivait la situation en Ukraine, traduisait des actualités des sites locaux, publiait des témoignages, démentait des dépêches fausses des médias occidentaux.
D'après la jeune femme, le nom de son compte est une pique envers le premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk, qui a considéré les habitants des régions de Donetsk et de Lougansk comme des "sous-hommes".
I will find the way to play for my fans. Music can't be silenced. Neither is freedom! @jchris61 @stanv @Daniel87Roberts @TorontoSymphony
— NedoUkraïnka (@ValLisitsa) 6 апреля 2015
Son activité a provoqué beaucoup de haine de la part de ceux qui la considéraient comme une traître et lui envoyaient des lettres de menaces. "Mais ces personnes malveillantes sont allées plus loin. Ils ont tenté de me faire taire comme musicienne pour me donner une leçon", poursuit-elle.
Selon Valentina Lisitsa, la direction de l'Orchestre symphonique de Toronto — visiblement influencée par le lobby ukrainien local très agressif, qui l'avait accusée d'incitation à la haine sur Twitter — a décidé d'annuler sa participation aux concerts en avril.
A la fin de son message sur Facebook, la jeune femme s'adresse à tous ses abonnés pour qu'ils la soutiennent et appellent l'Orchestre symphonique de Toronto pour lui permettre de jouer.
Ensuite Twitter et Facebook ont vu apparaître le hashtag #LetValentinaPlay (laissez Valentina jouer). De nombreux utilisateurs des réseaux sociaux dans le monde entier ont vivement critiqué l'orchestre canadien dans leurs messages sous ce hashtag.
"Il est honteux qu'une institution culturelle prenne part aux persécutions d'une opposante politique. Honte à l'Orchestre symphonique de Toronto et honte au Canada!", s'indigne Jerzy Pryhozen.
"C'est dégoûtant: l'Orchestre symphonique de Toronto soutient la haine et la persécution", estime AndreyPanevin.
"La liberté d'expression, bien sûr. Mais il ne faut en aucune façon laisser Valentina Lissitsa jouer à cause de son opinion de l'Ukraine", ironise Yulianamour.
Valentina Lisitsas'est principalement fait remarquer grâce à sa chaîne YouTube: les nombreuses vidéos de ses performances comptabilisent plusieurs millions de vues.