"Compte tenu des divergences actuelles entre l'UE et la Russie et les problèmes provoqués par la crise ukrainienne, la visite d'Alexis Tsipras à Moscou revêt un caractère historique, a déclaré hier Kostas Isihos, vice-ministre grec de la Défense et coprésident de la commission bilatérale pour la coopération économique, industrielle, scientifique et technique".
L'ambassade grecque à Moscou a précisé qu'Alexis Tsipras arriverait dans la capitale russe mardi soir pour s'entretenir mercredi matin avec Vladimir Poutine. Son agenda comprend également une rencontre avec le premier ministre Dmitri Medvedev, le président du Parlement Sergueï Narychkine et le patriarche Cyrille.
A l'exception de la dernière rencontre, tous ces entretiens porteront principalement sur des questions économiques. Un des sujets-clés de l'agenda bilatéral concerne le gazoduc Turkish Stream, qui doit relier la Russie à la Grèce via la mer Noire et la Turquie. Ce projet est important pour les deux parties, mais la position d'Athènes dépend beaucoup des tarifs de Gazprom. Ainsi Panagiotis Lafazanis, ministre grec de l'Énergie, s'est rendu à Moscou la semaine dernière pour demander un rabais gazier dès 2016 et l'assouplissement du système take-or-pay.
La visite d'Alexis Tsipras pourrait également permettre d'évoquer les questions relatives au tourisme: d'après les données du gouvernement russe, 1,02 million de touristes russes se sont rendus en Grèce en 2014 (5,8% du total des voyageurs russes), soit une baisse de 14% en glissement annuel.
Une source diplomatique, qui représente à Moscou l'un des pays principaux de l'UE, fait pourtant remarquer que malgré le caractère volontairement "provocateur" de la visite du premier ministre grec, les sanctions "n'empêchent pas les hommes politiques européens de se rendre en Russie", alors que la dette grecque reste "toujours trop importante pour renoncer à la coopération et aux compromis avec Bruxelles".