Alexis Tsipras veut réconcilier Moscou et Bruxelles

© REUTERS / Kostas Tsironis Greek Prime Minister Alexis Tsipras attends a swearing in ceremony at the Greek Parliament in Athens, February 5, 2015.
Greek Prime Minister Alexis Tsipras attends a swearing in ceremony at the Greek Parliament in Athens, February 5, 2015. - Sputnik Afrique
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Le premier ministre grec Alexis Tsipras arrive aujourd'hui à Moscou et rencontrera demain le président russe Vladimir Poutine.

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A l'approche de cette visite les autorités grecques ont souligné leur volonté "de voir naître un nouveau printemps dans les relations entre l'UE et la Russie" ainsi que d'améliorer considérablement la coopération bilatérale. Une source du gouvernement russe affirme que Moscou pourrait octroyer à Athènes des crédits et un rabais gazier, mais s'attend à des "actions réciproques concernant notamment l'acquisition par la Russie de certains actifs grecs".

"Compte tenu des divergences actuelles entre l'UE et la Russie et les problèmes provoqués par la crise ukrainienne, la visite d'Alexis Tsipras à Moscou revêt un caractère historique, a déclaré hier Kostas Isihos, vice-ministre grec de la Défense et coprésident de la commission bilatérale pour la coopération économique, industrielle, scientifique et technique".

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L'Europe et la Russie sont à la croisée des chemins historiques. L'objectif de notre gouvernement est d'éviter l'escalade du conflit et de faire renaître un nouveau printemps dans les relations entre l'UE et la Russie".

L'ambassade grecque à Moscou a précisé qu'Alexis Tsipras arriverait dans la capitale russe mardi soir pour s'entretenir mercredi matin avec Vladimir Poutine. Son agenda comprend également une rencontre avec le premier ministre Dmitri Medvedev, le président du Parlement Sergueï Narychkine et le patriarche Cyrille.

A l'exception de la dernière rencontre, tous ces entretiens porteront principalement sur des questions économiques. Un des sujets-clés de l'agenda bilatéral concerne le gazoduc Turkish Stream, qui doit relier la Russie à la Grèce via la mer Noire et la Turquie. Ce projet est important pour les deux parties, mais la position d'Athènes dépend beaucoup des tarifs de Gazprom. Ainsi Panagiotis Lafazanis, ministre grec de l'Énergie, s'est rendu à Moscou la semaine dernière pour demander un rabais gazier dès 2016 et l'assouplissement du système take-or-pay.

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Autre question sensible: l'arrêt des livraisons de produits alimentaires grecs en Russie à cause des sanctions de riposte adoptées par Moscou. Athènes a plusieurs fois demandé de l'exclure de cet embargo général et Moscou a officiellement reconnu que c'était possible, au moins sous une forme indirecte.

La visite d'Alexis Tsipras pourrait également permettre d'évoquer les questions relatives au tourisme: d'après les données du gouvernement russe, 1,02 million de touristes russes se sont rendus en Grèce en 2014 (5,8% du total des voyageurs russes), soit une baisse de 14% en glissement annuel.

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D'après Dmintri Peskov, porte-parole du président russe, Vladimir Poutine et Alexis Tsipras évoqueront les "relations entre Moscou et l'UE dans le contexte de la politique de sanctions de Bruxelles et l'attitude froide d'Athènes envers cette dernière". Les autorités grecques se sont en effet plusieurs fois prononcées contre les sanctions, mais n'ont jamais utilisé leur droit de veto lors des sommets de l'UE.

Une source diplomatique, qui représente à Moscou l'un des pays principaux de l'UE, fait pourtant remarquer que malgré le caractère volontairement "provocateur" de la visite du premier ministre grec, les sanctions "n'empêchent pas les hommes politiques européens de se rendre en Russie", alors que la dette grecque reste "toujours trop importante pour renoncer à la coopération et aux compromis avec Bruxelles".

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