"L'accord avec l'Iran n'entraînera pas de course aux armements, il n'y aucune raison à cela", pense Lavrov.
"L'Iran sera le pays le plus contrôlé et le plus inspecté. Si les principes convenus à Lausanne étaient traduits en accords pratiques, alors ce langage ne pourrait être que réciproque, et par conséquent il faut encore entendre nos collègues américains pour savoir comment ils voient le processus de levée des sanctions", déclare le ministre russe.
Sergueï Lavrov a expliqué que la levée des sanctions contre l'Iran lui permettrait de payer le groupe nucléaire russe Rosatom, ce qui assurera des recettes de plusieurs milliards de dollars au budget russe.
Lavrov a déclaré que Moscou était déçu par les actions de la coalition internationale, qui a engagé des démarches contre les Houthis au Yémen sans consulter le Conseil de sécurité des Nations unies. "Cette opération n'a aujourd'hui aucune base juridique internationale. Bien sûr, nous sommes déçus, et c'est peu dire, que l'opération ait été lancée sans la moindre consultation avec le Conseil de sécurité des Nations unies ou via des canaux bilatéraux, et que nos partenaires — nous apprécions hautement nos relations avec l'Arabie saoudite et d'autres membres de cette coalition — soient venus seulement après au Conseil de sécurité des Nations unies pour demander d'approuver leur initiative à titre rétroactif", déclare le ministre.
Selon lui, il faut que les parties s'assoient à une table de négociations et le cessez-le-feu doit être inconditionnel.
Comme l'a déclaré le ministre, les USA tentent de refréner les relations de tous les pays sans exception avec la Russie.
"Mais tous les partenaires que nous rencontrons, quand je me déplace ou qu'on nous rend visite, subissent parallèlement à ce contact une pression soit de l'ambassadeur des USA, soit de quelqu'un de niveau inférieur qui soumet les mêmes exigences, soit d'un émissaire de Washington qui voyage à travers la région et met en garde… Comme l'ambassadeur Shapiro à Prague a trouvé que Zeman (le président tchèque) était imprévoyant en se rendant à Moscou", ajoute-t-il.
Le ministre russe a déclaré que Moscou attendait de Berlin et de Paris qu'ils exercent une influence sur Kiev pour qu'il remplisse les accords de Minsk.
Sergueï Lavrov espère que les déclarations des autorités de Kiev sur la nécessité de déployer des casques bleus dans le Donbass à cause d'une prétendue incapacité de la mission de l'OSCE d'assurer la paix n'étaient qu'une ruse tactique pour détourner l'attention des accords déjà conclus.