Le yuan chinois (renminbi) deviendra tôt au tard une devise de réserve mondiale, portant un coup au dollar américain, a déclaré l'économiste américain Wolf Richter dans un article publié par le site Business Insider.
Selon l'expert, les Etats-Unis ne peuvent que ralentir ce processus. De nombreux pays règlent déjà leurs échanges commerciaux en yuans. Des banques de compensation pour le yuan existent dans 15 villes du monde dont Los Angeles (Etats-Unis). La Chine a en outre signé des accords d'échanges de devises (dits "de swap") avec les banques centrales d'une vingtaine de pays dont deux alliés des Etats-Unis – la Grande-Bretagne et l'Australie.
"Ce sont des petits pas qui font partie d'un processus lent, méthodique et continu de promotion du statut de yuan et de destruction de la force du dollar et de l'influence du gouvernement américain", noté M.Richter.
Si le yuan obtient le statut de devise de réserve mondiale, ce sera une grande victoire de Pékin. Les Banques centrales du monde entier commenceront à acheter des yuans, renforçant l'influence chinoise sur la scène internationale. "La Chine fera un nouveau pas en vue de devenir un concurrent économique, financier et politique des Etats-Unis", a conclu M.Richter.
D'après l'économiste, ces efforts chinois permettront au yuan de devenir une devise librement utilisable, ce qui facilitera son inclusion dans le panier des Droits de tirages spéciaux (DTS) du Fonds monétaire international (FMI).
Le vice-gouverneur de la Banque populaire de Chine Yi Gang a déclaré en mars dernier que Pékin menait des entretiens avec le FMI sur l'entrée du yuan dans le panier DTS qui comprend le dollar, l'euro, le yen et la livre sterling. La directrice générale du FMI Christine Lagarde a noté la semaine dernière que le yuan figurerait à terme dans le panier des DTS.
Washington, qui contrôle 18% des voix au sein du FMI, s'opposera à cette initiative de Pékin. L'Allemagne et l'Australie ont laissé entendre qu'elles aideraient la Chine. Les pays qui utilisent aussi le yuan dans les échanges internationaux devraient aussi soutenir Pékin.