Il est désormais évident que les autorités de Kiev ne sont pas intéressées à découvrir la vérité concernant les auteurs des tirs contre les protestataires du Maїdan, estime la journaliste du Frankfurter Allgemeine Zeitung Ann-Dorit Boy.
Selon elle, plusieurs raisons empêchent Kiev de mener une enquête indépendante et équitable sur les morts survenues pendant les événements de l'Euromaїdan.
Ainsi, le ministère ukrainien de l'Intérieur, de même que le Service de sécurité de l'Ukraine et le Parquet général entravent systématiquement la conduite de l'enquête, indique la journaliste. Elle se déclare "choquée" par les rapports du Groupe consultatif international de l'UE sur l'Ukraine faisant état d'obstacles posés aux enquêteurs par les forces de sécurité locales.
Toujours selon elle, les combats qui se poursuivent dans le sud-est du pays ne peuvent pas servir de justification à l'inertie de Kiev.
"Il est nécessaire d'enquêter sur les crimes commis sur le Maїdan, dans la Maison des syndicats à Odessa et dans n'importe quel autre coin du pays et d'en punir les responsables pour assainir la société ukrainienne", indique Mme Boy.
"La transparence de la politique menée par les autorités centrales est un antidote efficace contre les théories du complot. Les autorités de Kiev doivent se battre non seulement pour les territoires, mais aussi pour la confiance des citoyens", souligne la journaliste.
Les événements de l'hiver 2013-2014 à Kiev ont fait entre 100 et 120 morts parmi les manifestants et 16 morts dans les rangs des policiers.