Les combattants des forces spéciales de police Berkout ont participé à ces événements dès le premier jour et c'est eux que les nouvelles autorités ukrainiennes qualifient de traîtres et tiennent pour responsables des nombreuses victimes.
Les anciens combattants du Berkout Alexandre Popov et Sergueï Khaïroulski, qui se sont installés en Russie, expliquent ce qui s'est passé à cette époque.
"Cela ne s'est pas produit d'un coup. Quand Ianoukovitch n'a pas signé l'accord avec l'Union européenne, la situation a commencé à devenir de plus en plus tendue. On exigeait d'abord la signature de l'accord, puis la démission du gouvernement. Le gouvernement ne l'a pas pris au sérieux, et les manifestants ont commencé alors à amasser dans le centre de Kiev des pneus, des sacs et des planches, à bloquer les routes. Des aventuristes, des criminels et des sans-abris ont alors afflué des quatre coins du pays.
Le Maïdan a été très bien financé et "alimenté" par des drogues. Une fois de plus, ce n'est pas des images sur internet, nous l'avons vu de nos propres yeux.
Nous avons confisqué de nombreux téléphones portables pendant les interpellations. Et on y retrouvait régulièrement des SMS avec une grande liste de versements d'argent. Les numéros de cartes, de téléphones, les sommes en hryvnia et en dollars.
Si ce qui se passe aujourd'hui en Ukraine s'était produit il y a un an, nous ne serions probablement pas sortis sur le Maïdan. Mais il n'y a jamais eu de telle horreur. Certains voulaient à l'époque adhérer à l'UE, mais aujourd'hui ils demandent simplement un travail rémunéré, du chauffage dans les maisons et la fin de la guerre…
Une amie, en parlant récemment avec ses proches de Kiev, a mentionné qu'elle était en contact avec un agent de Berkout. Les gens ont commencé à demander en pleurs quand nous allions revenir.
Mais nous ne songeons même pas à retourner en Ukraine. Nous nous sommes installés en Russie pour toujours. Malheureusement, on ne parvient pas à garder le contact avec tous nos anciens collègues. Mais ne connaissons personne qui aurait changé d'avis et soit passé du côté de l'opération "antiterroriste". Personne de notre bataillon en tout cas.
Aujourd'hui, l'Ukraine est devenue un État fasciste. Nous l'aimons comme notre Patrie, mais nous méprisons ce que les autorités actuelles en ont fait.