Et si l'oligarque ne l'a toujours pas fait, c'est que les partisans de la politique antirusse de Washington ont encore besoin de lui. Il se pourrait qu'un jour Kolomoïski remplace le président actuel Piotr Porochenko.
Après la démission du milliardaire ukrainien Igor Kolomoïski du poste de gouverneur de la région de Dniepropetrovsk, Piotr Porochenko a déclaré la guerre aux oligarques, écrit DWN. Dans une interview accordée à la chaîne ICTV, le président a proclamé la "désolirgarchisation du pays" comme son objectif prioritaire. Porochenko justifie le lancement de ce processus par le fait que "pendant que le gouvernement tente de rétablir l'ordre en Ukraine, les oligarques veulent la plonger dans le chaos".
Les observateurs voient dans les événements liés à la démission de Kolomoïski une lutte pour le pouvoir. Porochenko dément: il est incorrect de voir cette démission comme un signe de conflit au sein du gouvernement de l'ex-république soviétique.
Mille partisans de l'ex-gouverneur ont organisé samedi à Dniepropetrovsk une manifestation pour l'unité de l'Ukraine. Les organisateurs ont décompté des milliers de participants. Kolomoïski n'y a pas personnellement participé.
Quoi qu'il en soit, DWN estime que la démission de Kolomoïski pourrait être dangereuse pour Porochenko. L'ex-gouverneur dispose en effet d'une puissante armée personnelle et pourrait se séparer du pouvoir central, poursuit l'auteur de l'article. Il avance également une autre possibilité: les Américains pourraient laisser tomber Porochenko — lui-même oligarque — et miser sur Kolomoïski. L'ex-gouverneur pourrait être un partenaire plus avantageux dans le combat contre la Russie selon les partisans de la politique antirusse comme Victoria Nuland et John McCain.
L'article note également que le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a annulé sa visite à Kiev prévue lundi. On ignore si cela est lié avec la lutte pour le pouvoir en Ukraine, ajoute DWN. Selon les communiqués de la partie ukrainienne, la visite a été reportée à cause de problèmes de santé de Juncker.