Le Consortium unifié de construction navale (OSK) est prêt à fournir des navires similaires au Mistral si le ministère de la Défense lui passe une commande, a annoncé mardi le président du Consortium, Alexeï Rakhmanov, sur les ondes de la radio Echo de Moscou.
"Bien entendu, nous pouvons les construire. Cela n'a rien de très compliqué", a déclaré M. Rakhmanov.
Selon lui, les chantiers navals Baltiïski Zavod sont parfaitement en mesure de réaliser une commande de ce genre.
La France refuse de livrer à la Russie le premier des deux bâtiments de classe Mistral — le Vladivostok — commandé en 2011. Les autorités françaises motivent leur décision par la position de Moscou sur la crise en Ukraine. Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a même déclaré en décembre: "On pourrait ne jamais livrer. Il faut que les Russes se rendent compte de cette situation".
Entre-temps, le gel de la livraison du Vladivostok pose beaucoup de problèmes à la France, notamment au groupe DCNS, maître d'œuvre du programme.
Selon le magazine en ligne Mer et Marine, le gardiennage, la maintenance, la location d'un quai reviennent à 2,5 millions d'euros par mois.
Selon Anatoli Issaїkine, directeur général de l'agence fédérale russe d'exportation d'armements Rosoboronexport, la Russie prendra une décision finale sur les porte-hélicoptères français Mistral d'ici fin avril. Moscou menace de traduire Paris devant une cour arbitrale.
D'après Mer et Marine, deux scénarios se présentent si la France refuse d'honorer le contrat dont 80% sont déjà payés. Selon le "plan A", Paris pourrait revendre les navires à un pays qui ne fait pas partie de l'Otan et pour lequel les "normes russes ne sont pas un problème".
"Reste que la reprise des anciens BPC russes par un pays tiers ne serait diplomatiquement pas très aisé vis-à-vis de Moscou, tant pour la France que pour l'acheteur potentiel", estime le magazine.
Selon le "plan B", si aucune solution n'est trouvée, "l'Etat, responsable de cette situation, serait sans doute prié de récupérer les bâtiments et d'en assumer la charge", conclut Mer et Marine.