Washington ne cesse d'affirmer que les Etats-Unis ne sont pas impliqués dans les "révolutions colorées" à travers le monde, mais la réalité politique, du moins en Serbie, Géorgie et Ukraine, dénonce ce mensonge, écrit le politologue serbe Srdzha Trifkovic dans le magazine américain Chronicles.
"Ils n'ont pas réussi à réaliser le programme de changement de pouvoir en Russie. Tout d'abord, le soutien populaire a fait défaut. Des centaines de "militants" ayant manifesté contre le président Vladimir Poutine en 2012 pourraient évidemment se transformer en "milliers" dans les reportages des médias occidentaux, mais même un tel taux de participation aux protestations n'atteignait pas le niveau nécessaire pour lancer l'opération", se souvient M.Trifkovic, directeur du Centre de l'Institut Rockford pour les affaires internationales.
L'expert évoque à cette occasion les débuts de l'ex-ambassadeur américain à Moscou Michael McFaul qui avait déclaré en 2012 au New York Times qu'il entendait laisser une trace "pro-démocratique" notable en Russie, et qu'il le ferait dans une "manière agressive".
Il s'agit, selon ce dernier, d'un projet de coup d'Etat visant à "dépoutiniser" la Russie.
"Il serait intéressant de voir la réaction des Etats-Unis en cas de déclaration pareille de la part de l'ambassadeur russe à Washington", note le politologue.
La réponse de Moscou a été immédiate. Il s'agit de la loi sur les ONG qui a mis en fureur la Maison Blanche. C'est plutôt une nouvelle version de loi réglant l'activité des associations à but non lucratif remplissant les fonctions d'agent étranger.
Cette nouvelle loi a été très violemment critiquée aux Etats-Unis, ce qui est assez étonnant, les députés russes ayant pris pour base une loi américaine analogue en vigueur depuis les années 1930, notamment le FARA (Foreign Agents Registration Act), consistant à recenser les ONG s'occupant de la politique à des frais étrangers.